Découvrez Basquiat en grand dans un livre monumental
Alors que la Fondation Louis Vuitton organise en parallèle deux expositions d'Egon Schiele et de Jean-Michel Basquiat, les éditions Taschen qui avaient déjà consacré au premier un ouvrage de leur collection XXL, vient de publier un de ces livres monumentaux dédié à Basquiat.
120 œuvres de Jean-Michel Basquiat à la Fondation Vuitton, c'est énorme. Chacune est comme une énigme, un rébus, et le "Basquiat" des éditions Taschen est bienvenu pour prendre le temps de déchiffrer les créations d'un artiste qui puisait son inspiration aussi bien dans la rue que dans la Bible ou dans les mythes.
Quelque 300 dessins et peintures sont présentés dans cet ouvrage de 500 pages où la taille des reproductions permet d'apprécier la vivacité de l'oeuvre, remplie d'inscriptions, de petits personnages, ressemblant parfois à de la BD ou bien explosant en formes et en couleurs.
De SAMO à la célébrité mondiale
Né en 1960 à Brooklyn d'un père haïtien et d'une mère porto-ricaine de la classe moyenne (il a beaucoup été au musée avec sa mère), Jean-Michel Basquiat est devenu très vite une figure de l'underground new-yorkais. En 1978 il s'installe dans le Lower Manhattan, quartier délabré et violent mais en pleine effervescence artistique, où il se met à couvrir les murs de l'inscription SAMO (Same old shit, toujours la même merde). Il fait de la musique, joue dans un film, crée le mystère et attire l'attention des médias. Il se fabrique des costumes, fait rouler une voiture sur une toile enduite de peinture, se couvre lui-même de couleur. Il gagne un peu d'argent en créant des cartes postales qu'il vend.Des textes de l'éditeur Hans Werner Holzwarth et de l'historienne de l'art Eleanor Nairne nous racontent l'ascension fulgurante, qui commence réellement en 1981. Remarqué au début de l'année par la critique, les collectionneurs et les galeristes dans une exposition collective où il commence à affirmer son style, Basquiat a sa première exposition personnelle à Modène, en Italie en mai.
L'année suivante, les expositions se multiplient, il est le plus jeune artiste jamais invité à la Documenta de Kassel, son audience s'étend au monde entier.
La curiosité et l'obsession de la mort
Les auteurs racontent son humour, sa "curiosité intellectuelle sans limite", analysent des œuvres pleines de références pas toujours faciles à décrypter, au-delà des symboles évidents du racisme et de son admiration pour les héros noirs, musiciens de jazz ou sportifs.Ils racontent aussi cette obsession de la mort, née sans doute quand, petit, il a été renversé par une voiture. Son œuvre est pleine de crânes, vanités colorées et paradoxalement très vivantes. En 1987, Basquiat est bouleversé par la mort d'Andy Warhol, avec qui il avait noué un fort lien artistique et amical. Ses œuvres sont de plus en plus hantées par la mort (inscription "Man dies"), jusqu'à la célèbre toile "Riding With Death", où un homme noir chevauche un squelette. Il meurt d'overdose le 12 août 1988, au sommet de la gloire.
L'oeuvre de toute une vie en dix ans
L'artiste qui a créé en dix ans "l'oeuvre de toute une vie", selon les mots de Keith Haring, vit aussi dans le livre grâce à des photos qui nous le montrent dans la rue, en train de peindre, avec Andy Warhol...Le Basquiat XXL est un très beau cadeau à offrir pour les fêtes aux amateurs de l'artiste. Mais assurez-vous d'abord qu'il y a de la place sur la bibliothèque.
"Jean-Michel Basquiat"
Hans Werner Holzwarth, Eleanor Nairne
Editions Taschen
29 x 39,5 cm, présenté dans une valise avec poignée
500 pages
150 euros
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