Cet article date de plus de huit ans.

Alain Chamfort se dévoile dans une anti-biographie musicale "Intime"

Le très discret Alain Chamfort a décidé de se dévoiler dans un livre intitulé "Intime, anti-biographie musicale" (Cherche-Midi). Le chanteur y livre ses mémoires d'un parcours riche de rencontres musicales, de Claude François à Serge Gainsbourg.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alain Chamfort au 13 h de France 2 le 31 octobre 2016
 (France2/culturebox)

Alain Chamfort a longtemps repoussé l'échéance car il considérait présomptueux que son histoire puisse intéresser le public.
 
Mais la combinaison de plusieurs facteurs l'a fait changer d'avis. 

D'abord il y a eu une rencontre avec un éditeur qui lui a proposé de publier une anti-biographie "C'était une énigme pour moi. Une biographie c'est chronologique, on dévoile beaucoup de choses depuis sa naissance. Là on a trouvé un angle qui était de parler à travers des choix musicaux, mon itinéraire de musicien et on s'est vite aperçu que tout est lié." 

Et puis "le temps est arrivé, l'âge (67 ans) font qu'on peut se permettre de faire un retour sur sa vie".



En acceptant l'idée de regarder dans le rétroviseur, Alain Chamfort avait envie de parler de son enfance. "L'enfance détermine ce que l'on va devenir. J'ai eu une maman qui était très, très présente, qui m'a beaucoup protégé car elle craignait pour ma santé, ayant perdu une petite fille avant moi. Elle a été extrèmement enveloppante ! ". Puis à 5 ans Alain Joseph Yves Le Govic est placé dans un centre pour des raisons de santé. Une séparation de 6 mois qui va fortement le marquer. "Il a fallu que je m'invente un imaginaire, une protection pour me consoler. La musique m'a beaucoup aidé à traverser cette période-là. C'est ce qui m'a pousssé à faire de la musique plus tard."

De Le Govic à Chamfort

Deuxième moment fort : la rencontre, à 21 ans avec Claude François. Il est engagé pour lui écrire des chansons. Un jour Cloclo lui dit que ces chansons-là, il aurait pû et pourrait aussi les chanter. Trouvant que son nom de famille était trop "bretonnisant, trop régionaliste", il s'est mis en quête d'un nom pour son auteur dans le Larousse. "Il m'a proposé Chateaubriand....j'ai refusé et on arrivé à Chamfort !"

Alain Chamfort reconnaît avoir "profité de la machine de guerre Claude François : c'était quelqu'un de très professionnel qui a dédié sa vie à sa propre carrière. Rien ne lui échappait. Il envisageait ce métier comme s'il avait un commerce. Il faisait du marketing avant l'heure. C'était formateur".

"Ce qui était important chez les gens que j'ai rencontrés c'est d'avoir trouvé une autonomie, de me défaire de leur influence et de trouver ma petit musique personnelle. C'est le travail que j'ai dû faire sur moi."

Quand Gainsbourg est devenu Gainsbarre

Alain Chamfort a aussi croisé Dutronc (il a participé à son premier album en 1966) et Gainsbourg qui lui a écrit "Manureva" son méga-tube de 1979 écrit en hommage à Alain Colas.

"J'ai eu la chance de collaborer avec Gainsbourg pendant quelques années. On a fait presque trois albums ensemble. Et puis sur le dernier il avait rencontré un gros public sur le tard, finalement, et il était pas prêt à ça. Pour faire face à son succès il s'alcoolisait de plus en plus et il a créé ce personnage de Gainsbarre avec toutes les provocations qui en découlaient. Ce n'est pas ce que je préférais en lui."

Alain Chamfort,"l'intoverti plutôt rêveur" ne s'attendait pas à vivre cette vie. Il a dû prendre beaucoup sur lui. C'est ce qui fait de son parcours un parcours particulier.
 


  (DR)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.