<i>Alabama song</i>, de Gilles Leroy : un Goncourt inattendu

Surprise totale au prix Goncourt : sur les cinq nominés, Gilles Leroy est sorti vainqueur de ce vote difficile marqué par les absences de jurés importants.
_ Un coup du sort qui a profité à cet auteur d'une quinzaine de livres, né en 1958 à Bagneux, très littéraire et qui, seul, est devenu un bon connaisseur des littératures américaine et japonaises.

Dans Alabama song, Gilles Leroy raconte comment Scott et Zelda Fitzgerald, qui ont formé l'un des couples à la fois les plus enviés et les plus tragiques des années 20, se sont aimés et détruits.

Tous les deux sont des représentants de la génération perdue. Scott a publié des livres extraordinaires comme Gatsby le magnifique, Tendre est la nuit ou Le dernier Nabab et il a lancé Hemingway.
_ Mais, dès le départ, il y a un malentendu terrible : Scott vient d'un milieu modeste et Zelda, elle, de l'aristocratie sudiste. Pour elle, Scott est une bouffée d'air frais. Il a 20 ans, elle 17. En quelques années ils deviennent des stars et conquièrent le monde : New York, Paris, Hollywood, Nice.

La belle histoire se termine mal : dispute, rivalité, séparation, folie, et surtout, ils dépensent tout ce qu’il gagne. Lui finit dans la misère et l’alcool à Hollywood. Elle, psychotique, traverse cinquante hôpitaux psychiatriques où elle meurt dans l’incendie du dernier asile qui l’abritait.

Le roman de Gilles Leroy, n’est pas une biographie. C’est un livre très élégant, son livre le plus abouti qui devrait, j’espère conduire les lecteurs vers ses autres ouvrages.