Cet article date de plus de treize ans.

38e festival d'Angoulême : la BD entre rock, 3D et production pléthorique

Alors que le monde entier semble englué dans une crise profonde, la BD affiche une insolente grande forme. Et le Festival international d'Angoulême qui s'ouvre ce soir en est l'illustration. L'étape charentaise est devenue the place to be de Hong-Kong à Los Angeles. Signe patent de cette parfaite santé, près de 4.600 nouveautés ont été publiées rien qu'en France en 2010, contre 800 il y a quinze ans. Une BD qui en profite pour s'échapper de ses vignettes de papier et aller s'animer sur tous les écrans, si possible en trois dimensions.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Que cela soit entendu : le 38ème festival sera rock n'roll. Le président du raout angoumoisin s'appelle cette année Baru. Et le Grand Prix 2010 et auteur mythique de Quéquette blues (entre autres) entend bien marquer les lieux de sa patte sociale-trash, en mêlant dessinateurs et groupe de rock garage ou en organisant une exposition intitulée DLDDLT, comme Debout les damnés de la terre. Autant de temps forts pour les festivaliers, qui montrent la vivacité de la BD et ses possibles croisements avec d'autres genres artistiques.

Mais le Festival d'Angoulême, c'est aussi une sélection officielle, qui compte 86 albums aux formats ou sujets inédits : il y a du lourd comme Asterios Polyp de David Mazzucchelli chez Casterman ou Gaza 1956 de Joe Sacco chez Futuropolis, prix France Info 2011 de la BD d'actualité et de reportage. Il y aussi Coney Island Baby de Nine
Antico à L'Association, Cinq mille kilomètres par seconde de Manuele Flor
chez Atrabile ou Quai d'Orsay de Blain et Lanzac chez Dargaud. Le Grand Prix sera décerné dimanche. Ainsi qu'une vingtaine d'autres prix collatéraux.

Cette sélection témoigne en tout cas de la diversité de ce qu'on appelle le 9ème art. Selon Ipsos, près de 4.600 nouveautés ont été publiées en 2010 en France. C'est presque six fois plus qu'il y a quinze ans. Une production -surproduction ?- qui génèrerait un chiffre d'affaire de 313,3 millions d'euros. "Une production en trompe l'œil", selon l'association ABCD des critiques et journalistes BD qui note que près de 20% des nouveautés sont en réalité des rééditions.

La BD sur grand et tout petit écran

Signe encore de sa bonne forme, la bande dessinée ne se cantonne plus dans la presse et les librairies. Elle a conquis la télévision, le cinéma et désormais l'internet, y compris mobile. Lewis Trondheim, en octobre dernier, publiait Bludzee, véritable BD fruit d'une expérience de feuilleton sur smartphone. Une application permettait de télécharger une vignette par jour sur son téléphone portable...

D'autres enfin voient beaucoup plus grand : on ne compte plus les BD adaptées au cinéma, comme Largo Winch 2, qui sera présentée en avant-première à Angoulême, Titeuf de Zep, au cinoche le 6 avril, et en 3D, "siouplait", dirait l'intéressé. Sans parler du Chat du Rabbin de Sfar, en 3D aussi dès le 1er juin prochain, de L'élève Ducobu le 22 juin, des Schtroumpfs le 3 août et de l'adaptation très attendues des Aventures de Tintin : le secret de la Licorne par Steven Spielberg sur les écrans le 26 octobre.

Cécile Quéguiner

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.