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Le succès des influenceurs fictifs créés par ordinateur donne un avant-goût du métavers

En Asie, ils se multiplient à grande vitesse : les influenceurs robots, créés de toutes pièces par ordinateur, vantent marques et produits auprès des jeunes qui les suivent sur les réseaux sociaux. Lancés à la conquête du monde, ils annoncent le métavers, l'internet du futur.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Une image de l'influenceuse digitale Ailynn lancée en septembre 2021 par l'agence SIA Bangkok.  (HANDOUT / SIA BANGKOK / AFP)

Après les influenceurs en chair et en os choyés par les marques, voici venu le temps des influenceurs virtuels. Beaux et lisses, ces personnages fictifs créés par ordinateur vantent marques et produits auprès des abonnés de leurs comptes sur les réseaux sociaux.

En Asie, ces influenceurs robots sont déjà extrêmement populaires auprès des ados et l'arrivée prochaine du métavers, l'internet du futur sur lequel travaillent activement les géants du numérique dont Facebook, devrait encore renforcer leur pouvoir, prédisent les experts du secteur. Car ces personnages digitaux sont "parfaits pour tenir le rôle de premiers habitants du métavers", analyse un spécialiste en marketing.

Avantages : jeunesse éternelle et attitude irréprochable

Ils se nomment Bangkok Naughty Boo ou Ailynn, ils arborent un physique parfait, une peau impeccable et les coiffures les plus audacieuses. Mais ils promettent surtout de rester éternellement jeunes et à la mode. Et de ne jamais connaître de problèmes de réputation : aucun mode de vie sulfureux ou de scandales potentiels ne sont à craindre avec eux.

"Ils ne feront pas de commentaires politiquement incorrects ou ne seront pas mêlés à des scandales sexuels", explique Chen May Yee, directeur régional du cabinet d'intelligence Wunderman Thompson.

Un avantage certain, notamment dans certains pays où les personnalités publiques peuvent être facilement la cible des autorités. "La répression récente du gouvernement chinois à l'encontre de riches influenceurs, jugés "vulgaires" et "immoraux" est susceptible de renforcer encore l'attrait pour le virtuel", estime Chen May Yee.

Un influenceur virtuel a signé chez une agence de mannequins

"J'ai éternellement 17 ans, suis non-binaire et je rêve de devenir une pop star", assure Bangkok Naughty Boo, qui dit espérer "vous rencontrer tous en personne un jour".

Cet influenceur virtuel aux cheveux mi-longs fluos (post Instagram ci-dessus) a signé en Thaïlande avec une grande agence de mannequinsSes publications Instagram, qui utilisent le pronom non-binaire iel, mélangent poses mannequin dans une rue typiquement thaïlandaise et situations de la vie quotidienne, comme se faire vacciner ou renverser son thé.

Apparue fin septembre, Ailynn est déjà l'égérie d'un opérateur de téléphonie mobile. Cette influenceuse virtuelle suscite un intérêt énorme auprès d'entreprises asiatiques à la recherche "d'innnovation et d'un nouvel ordre mondial" après la pandémie", affirme son créateur SIA Bangkok. Elle est "adaptée à notre nouvelle normalité" liée au Covid, selon ses concepteurs, car pas concernée par "les limitations imposées aux humains".

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Le plus riche gagne 7000 dollars par publication

Aujourd'hui, les influenceurs virtuels seraient 130 dans le monde. L'influenceur virtuel le plus riche serait Lil Miquela (post Instagram ci-dessous), un robot basé à Los Angeles qui gagne 7 000 dollars par publication pour des marques comme Prada ou Calvin Klein.

L'Organisation mondiale de la santé a diffusé des messages d'information sur le coronavirus via le personnage fictif Knox Frost, suivi par 700 000 personnes sur Instagram.

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L'Asie, premier marché avant la conquête du monde

Les ados européens en croisent déjà régulièrement sur Instagram comme Lil Miquela ou Shudu, très prisée des marques de mode. Mais ces influenceurs digitaux devraient d'abord se développer à vitesse grand V en Asie, estiment les experts du secteur. 

"La génération Z est le plus grand groupe d'internautes en Asie, et c'est une génération adepte du digital qui est très familière avec les réseaux sociaux et tout ce qui est virtuel", explique à l'AFP Nick Baklanov, spécialiste en marketing chez Hype Auditor. 

"Pour les marques, c'est porteur d'opportunités et d'engagement de la part du public car en Asie, les concepts d'idole et de fan sont très ancrés dans la culture", éclaire de son côté Saisangeeth Daswani, analyste mode et beauté au cabinet Stylus.


Ces influenceurs robots sont amenés à prendre une part grandissante d'un marché qui atteindra 13,8 milliards de dollars dans le monde en 2021, selon le cabinet Statista.

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