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"Le prix Goncourt, c’est une parenthèse enchantée"

Jérôme Ferrari a reçu le prix Goncourt 2012.Quelles sont les conséquences de ce prix sur une vie d’écrivain ? Les réponses de Gilles Leroy, lauréat en 2007. 

Article rédigé par Catherine Fournier - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les membres de l'Académie Goncout, Robert Sabatier, Francoise Chandernagor, Bernard Pivot et Didier Recoin, chez Drouant, le 6 septembre 2011.  (ON)

PRIX LITTERAIRES - Certains le qualifient de Graal littéraire. Le prix Goncourt est remis mercredi 7 novembre. Gilles Leroy, 53 ans, a reçu la prestigieuse distinction littéraire en 2007 pour Alabama Song (Mercure de France), une biographie romancée de Zelda Fitzgerald. Il détaille à francetv info les conséquences de ce prix sur sa vie d’écrivain.

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Francetv info : Qu'avez-vous ressenti le jour où le Goncourt vous a été attribué ?

Gilles Leroy :
C’est un moment exceptionnel dans la vie d’un écrivain. Ce qu'on vit, c’est d’abord le tourbillon sympathique, l’ivresse. Et puis pendant deux ans, j’ai énormément voyagé, je n’ai quasiment pas été en France. Le Goncourt est un prix très connu à l’étranger, mon livre a été traduit en 30 langues et diffusé dans 40 pays. Mais il ne faut pas perdre la tête, ça ne dure pas. Le Goncourt, c’est une parenthèse enchantée. Mais elle se referme toujours.

Ce prix a-t-il eu un impact sur votre création littéraire ?

Cela n’a modifié en rien ma façon d’écrire. J’ai gardé le même rythme, d’autant que je devais me remettre à travailler tout de suite sur une commande pour les éditions Naïve. Aujourd’hui encore, je ne sais pas pourquoi un livre marche plus qu'un autre, je ne sais pas ce que le lecteur attend. Mais je continue d’écrire, c’est ça le principal.

Et sur le plan matériel, quelles ont été les conséquences?

Avant le Goncourt, j’étais comme la plupart des écrivains. Je vivais mal et je commençais à m’inquiéter pour l’avenir. Alabama Song se vendait déjà bien avant le prix, autour de 30 000 exemplaires, contre 8 000 pour mes précédents livres. Mais avec le Goncourt, les ventes ont décollé : autour de 400 000 exemplaires en France et 100 000 à l’étranger. Du coup, j'ai épongé mes dettes, sauvé ma maison percheronne que je m'apprêtais à vendre et je me suis fait le cadeau d’un appartement à Paris.

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