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Le photographe malien Malick Sidibé à l’honneur à Paris à la Fondation Cartier

250 tirages de Malick Sidibé sont présentés à la Fondation Cartier, à Paris, à l’occasion d’une grande rétrospective qui met à l’honneur le photographe malien, mort il y a un an.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Nuit de Noël" est devenu une des icônes du travail du photographe. (Malick Sidibé, avec l'aimable autorisation de la Fondation Cartier)

Le photographe malien Malick Sidibé est à l’honneur en ce moment à Paris à la Fondation Cartier dans une grande rétrospective qui lui est consacrée. 250 tirages, disparu il y a un an, sont présentés lors de cette exposition, intitulée Malick Sidibé – Mali Twist.  

Sa photo habitée par son amour de la jeunesse

"Malick Sidibé était un donneur de bonheur. Toute son œuvre est habitée de cette grandeur-là", explique André Magnin, l’un des deux commissaires de l’exposition. Le bonheur se lit sur les visages de ceux que photographie Malick Sidibé, ces jeunes de Bamako incroyablement libres devant son objectif dans les surprises party. Certaines de ces photos sont devenues des icônes comme cette Nuit de Noël qui figure en bonne place dans l’exposition. On y voit un frère et une sœur danser le twist.

"Un soir, dans une surprise party, poursuit le conservateur, Malick était là et saisit cet instant. Regardez les sourires, c’est d’une tendresse infinie ! Ce qui fait l’immense succès de Malick Sidibé, c’est que toute sa photo est habitée par l’amour qu’il a pour la jeunesse et la confiance que lui fait la jeunesse."

Une liberté et une joie présentes également dans les photos réalisées au bord du fleuve Niger où les jeunes se retrouvaient le dimanche pendant les grandes chaleurs. Ils s’y baignaient et dansaient au son des électrophones à piles. Malick Sidibé photographie aussi les jeunes dans son studio de Bamako, portraits singuliers dont on découvre dans l’exposition de très nombreux tirages récents ou d’époque.

"C’est un moment inouï où le futur est devant !"

"Dans l’intimité de son studio, indique André Magnin, les jeunes reviennent vers lui pour avoir la plus belle image, dans leurs sapes à la mode, dans les plus belles poses, sans être vus par les autres dans les soirées." Le travail de Malick Sidibé témoigne d’un temps dans les années qui suivent l’indépendance où l’insouciance était de mise. Une époque où la musique est reine, une bande son accompagne d’ailleurs le visiteur dans une partie de l’exposition.

"L’arrivée du rock, du twist, du chachacha, des slows est une déferlante mondiale, rappelle le conservateur. L’Afrique de l’Ouest la vit au même moment que nous : ils ont l’indépendance, mais ils jouissent en plus de toute cette modernité, avec les musiques et la sape… C’est un moment inouï où le futur est devant !"  Mali Twist, le titre de l’exposition, est aussi celui d’une chanson de Boubacar Traoré, qui en 1963 faisait danser la jeunesse de Bamako.

Le photographe malien Malick Sidibé à l’honneur à Paris à la Fondation Cartier

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