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Le musée de l'érotisme accueille ses derniers visiteurs avant sa fermeture

Après bientôt vingt ans d'existence, le musée de l'érotisme à Paris ferme ses portes. Les quelque 2 000 œuvres du musée sont mises aux enchères dimanche. Quelques visiteurs sont venues profiter une dernière fois de la collection. 

Article rédigé par Jérôme Jadot, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le musée de l'érotisme ferme ses portes et près de 2 000 oeuvres sont mises aux enchère le 6 novembree 2016. (LP/ GUILLAUME GEORGES / MAXPPP)

A deux pas du Moulin Rouge, à côté des sex-shops, le musée de l'érotisme ne dénote pas dans le quartier Pigalle à Paris. Mais ce musée, ouvert il y a bientôt vingt ans, ferme ses portes. Près de 2 000 œuvres sont vendues aux enchères dimanche 6 novembre à la maison Cornette de Saint-Cyr dans le VIIIe arrondissement de Paris

Une baisse de fréquentation depuis les attentats

"C'est amusant, ça faisait partie du quartier. C'était l'élément un peu culturel de toute cette ambiance de Pigalle", regrette Patrick, un voisin venu jeter un dernier coup d'œil.  

Depuis les attentats de l'année dernière, les touristes ont fui et la fréquentation n'est plus au rendez-vous expliquent les fondateurs du musée, un ex-prof de français et un ancien acteur porno. Jean-Michel, fonctionnaire de l'Éducation nationale voulait absolument y venir avant la fermeture. "Maintenant on est plus obtus. Là, ils sont ouvert, je vois un exemple de relation à trois. Je pense que c'était pédagogique à l'époque", raconte-t-il, tout enjoué qu'il est face à une série de statuettes précolombiennes dans des positions faisant preuve d'une certaine souplesse.

De 30 à 7 000 euros

De la pédagogie et de l'ouverture d'esprit, Sandrine n'en manque pas. La cinquantaine chic, elle fréquente de temps en temps un sauna échangiste à proximité. Elle sera à la vente aux enchères dimanche, elle qui a jeté son dévolu sur une série de gravures intitulée "Expériences vénitiennes" : "J'aimais bien toutes ces petites scénettes. Elles étaient jolies, joliment dessinées. On voit une espèce d'enchevêtrement de corps dans tous les sens."

Dessins de parties fines, photos de maison closes, sculptures licencieuses de tous les continents, godemichés d'à peu près tous les époques, les mises à prix vont de 30 à 7 000 euros. Pour la "chaise de plaisir" signée par l'artiste contemporain Alain Rose, il faudra compter 2 000 euros. "C'est un clin d'œil aux objets qu'il y avait dans les maisons closes au début du siècle", explique Bertrand Cornette de Saint-Cyr, le commissaire-priseur de la vente. "Ce sont des langues qui tournent sur la chaise à l'endroit où il y a la chaise percée. Probablement, quand vous vous asseyez dessus, vous avez toutes les langues qui passent sous votre centre de gravité". 

Le vocabulaire reste policé pour des objets polissons. Ici, on ne flirte pas avec la vulgarité assure Bertrand Cornette de Saint-Cyr : "Ce musée avait l'avantage d'être un musée à la culture érotique dans le registre totalement esthétique. Il n'y a rien de graveleux, un peu dérangeant."

C'est l'univers des artistes mélangé à une très grosse dose d'humour

Bertrand Cornette de Saint-Cyr, commissaire-priseur

Quelques dessins de Wolinski et de Reiser font ainsi partie de la vente mais Brigitte préférerait repartir avec une autre oeuvre : ce siège sur lequelle se prélasse un phallus mollement animé et intitulé "Le repos du guerrier".

Reportage au musée de l'érotisme avant sa fermeture

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