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La tombe d'un prince celte sort de terre près de Troyes

Les archéologues de l'Inrap on fait une découverte exceptionnelle dans une zone commerciale près de Troyes, en Champagne : la tombe d'un prince celte du Vème siècle avant notre ère, avec un superbe chaudron, un pichet et une passoire. La tombe fait partie d'une vaste nécropole de l'âge du Bronze à l'époque gallo-romaine.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Détail du chaudron retrouvé dans la tombe d'un prince celte en Champagne © Maxppp)

C'est un banquet princier, figé dans l'éternité, qui a émergé de la terre sous le pinceau des archéologues de l'Inrap, près de Troyes, en Champagne. Sous la zone commerciale et artisanale où l'Intsitut national de recherches et d'archéologie préventive mène des fouilles se trouvait la tombe d'un prince celte, avec un superbe chaudron, un pichet à vin, sans doute d'origine grecque et une passoire. Un banquet avec la mort, pour des funérailles : le chant ténu des siècles, matérialisé par ce visage barbu et cornu qui orne le grand chaudron.

Un prince avec son char de guerre

Les archéologues ont daté la tombe de la fin du premier âge du Fer (période de Hallstatt). Elle fait partie d'une vaste nécropole, utilisée de l'âge du Bronze à la période gallo-romaine. Elle se situe au centre d'un tumulus de 40 m de diamètre et les découvertes sont loin d'y être terminées. Les restes du défunt lui-même affleurent prêts à être dégagés. Il repose là avec char dans une chambre funéraire de 14 mètres carrés.

Acheloos et Dyonisos

Le raffinement du mobilier déjà trouvé interpelle : le barbu cornu serait en réalité Acheloos, dieu-fleuve grec à oreilles de taureau. Il orne les quatre anses, accompagné de têtes de félins. Il pourrait s'agir de l'oeuvre d'artisans Etrusques, selon l'archéologue Emilie Millet. Le pichet à vin, lui, est de facture grecque et représente Dyonisos face à un personnage féminin. Mais contrairement à l'usage grec, il est rehaussé d'or sur l'embouchure et sur le pied, ce qui indique une adaptation à la culture celte. L'or était en effet très apprécié par les "barbares".

Echanges économiques intenses

Outre leur beauté, ces objets attestent aussi de l'existence d'échanges économiques réguliers entre l'espace méditerranéen et le monde celtique. Cette période correspond au développement des cités-Etats étrusques et grecques dans l'ouest méditerranéen, comme Marseille. Les commerçants allaient chercher des esclaves, des métaux et de l'ambre au nord, en passant par les fleuves.

Les fouilles de l'Inrap sur ce site doivent s'achever fin mars.

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