L'Assemblée nationale approuve l'idée d'ajouter le nom de Valéry Giscard d'Estaing à celui du Musée d'Orsay
L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, ce jeudi 25 mars, une résolution qui propose d'accoler le nom de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing, décédé le 2 décembre dernier, à celui du Musée d'Orsay.
L'Assemblée nationale a demandé à l'unanimité jeudi 25 mars que le nom de l'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing soit accolé à celui du musée d'Orsay, pour lequel il avait eu une action "visionnaire".
Une résolution en ce sens, non contraignante, émanant du groupe d'opposition de centre droit UDI, l'un des héritiers de l'UDF fondée par l'ancien président, a été adoptée avec 91 voix pour et une abstention (LFI).
Le texte du député UDI Yannick Favennec-Bécot "invite le gouvernement à examiner l'ajout du nom de l'ancien président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, au nom du musée d'Orsay", ainsi qu'à celui tout proche de l'Orangerie, qui lui est associé. Louis Giscard d'Estaing, fils de l'ancien chef de l'Etat, a assisté au vote dans les tribunes du Palais Bourbon.
Faire honneur à une décision "visionnaire"
Deux options existent : ajouter son nom à celui du musée, ou renommer l'esplanade qui le jouxte, a indiqué le ministre chargé des relations avec le Parlement Marc Fesneau. Une décision sera prise "dans les prochaines semaines" par le président Emmanuel Macron et la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, a-t-il ajouté.
La décision, "visionnaire" selon Marc Fesneau, d'établir le musée d'Orsay dans le décor de cette ancienne gare bâtie à la fin du XIXème siècle avait été prise durant son mandat, en 1977. C'est dans ce musée que les Français ont pu venir signer un livre d'or en hommage à "VGE" après son décès le 2 décembre dernier à 94 ans.
L'ancien président rejoindrait ainsi les autres chefs d'Etat de la Ve République disparus qui ont laissé leur nom à un site prestigieux de la capitale : Charles de Gaulle (place de l'Etoile et aéroport de Roissy), Georges Pompidou (Centre Beaubourg), François Mitterrand (Grande Bibliothèque) et Jacques Chirac (musée du quai Branly).
Des hommages de tous bords
Les hommages à l'ancien président, au pouvoir de 1974 à 1981, sont venus de droite comme de gauche, ses anciens adversaires rejoignant ses partisans pour saluer un homme de lettres et de culture.
Yannick Favennec-Bécot a qualifié "d'injustice" le fait qu'aucun site culturel ne porte à ce jour son nom, alors que sous son mandat ont été engagées des réalisations majeures comme le musée Picasso, l'Institut du monde arabe (IMA) ou encore le Parc de la Villette. Au nom de LR, héritier de Jacques Chirac avec qui Valéry Giscard d'Estaing a entretenu des relations compliquées, Constance Le Grip a appuyé ce texte "avec sincérité et enthousiasme".
Le patron des députés communistes André Chassaigne a rappelé qu'il avait combattu la politique giscardienne "la faucille d'une main, le marteau de l'autre", mais a lui aussi approuvé la résolution. La cheffe de file des députés socialistes Valérie Rabault a rendu hommage à la décision de créer le musée d'Orsay, prise "avec l'exigence de l'excellence" par Valéry Giscard d'Estaing. Seul Michel Larive (LFI) a tenu à "nuancer" ces hommages, en déplorant la "réduction du budget de le Culture" sous le mandat de l'ancien président.
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