"Horizon Forbidden West" : une ruée vers l’ouest très attendue qui tient ses promesses
"Horizon Forbidden West", le dernier opus de la licence Horizon, est sorti sur Playstation 5 et Playstation 4 le 18 février. Claque graphique, système de combat revu, histoire prenante... Le jeu, qui se veut comme la fierté de Sony Entertainment, se montre à la hauteur des attentes.
Horizon Zero Dawn avait enchanté joueurs et critiques lors de sa sortie en 2017. Ses créatures uniques mi-animales, mi-mécaniques et son monde post apocalyptique coloré avaient fait souffler un vrai vent de fraîcheur sur la Playstation. La suite des aventures d’Aloy se déroule dans le Far Ouest américain et c’est donc avec l'excitation propre aux participants d’une ruée vers l’or que les fans attendent de ce nouvel opus des trésors à nul autre pareil.
Aloy, l'héroïne d’Horizon, quitte le Colorado pour se diriger vers la côte ouest de l'Amérique. Six mois ont passé depuis sa dernière aventure et la Terre doit faire face à la multiplication d’une peste rouge qui ronge la végétation et menace la survie de ce qui reste de l’humanité. Impossible pour la chasseresse de la tribu Nora de rester sans rien faire : elle va devoir enquêter sur l’origine de ce mal et donc s’enfoncer plus profondément dans ce Ouest dangereux et prohibé.
De toute beauté
L'environnement créé par l’imbrication de l’ancienne technologie dévastée et de la nature sauvage qui reprend ses droits est simplement époustouflant. Chaque texture de vêtement ou élément de décor est travaillé avec art et intelligence et semble donner du sens à tout ce que l’on voit. Les bâtiments paraissent avoir été construits plus que dessinés et l’œil est constamment attiré dans le lointain par des silhouettes cyclopéennes qui invitent à la découverte.
Des plateaux enneigés à une jungle luxuriante en passant par le pont de San Francisco, l’Ouest interdit s’étale sur l’équivalent de trois États américains et offre, outre des panoramas somptueux, un défi permanent à qui veut le parcourir. Sauter, voler, escalader ou plonger dans les profondeurs, Aloy doit savoir tout faire si elle veut parvenir au bout de son périple.
L’accent a été mis sur une plus grande facilité d’exploration avec l’arrivée de gadgets indispensables comme une mini voile qui permet de planer sur de courtes distances ou un grappin a réaction rapide qui peut même s’utiliser en combat. Ces nouveautés rendent les déplacements plus variés et les énigmes qui leur sont liées plus étoffées. Délaissée dans le premier opus, l’escalade devient plus fluide et naturelle grâce au scanner qui met désormais en surbrillance les prises possibles sur les falaises ou les bâtiments. D’une façon générale, même si certains lieux restent encore inaccessibles, on se sent beaucoup plus libre d’explorer comme bon nous semble un univers qui gagne en verticalité. La carte intègre bien le relief et donne une idée de l’étendue et de la variété des environnements.
Rage against the machine
Horizon ne serait pas Horizon sans ses machines. Encore plus belles et dangereuses que dans le premier opus, elles ont gagné en gigantisme pour certaines et empruntent souvent leur forme au bestiaire de la préhistoire et de la mythologie. Qu’elles soient autonomes ou dirigées par des guerriers, leur comportement a été amélioré et l’intelligence artificielle est plus réactive. Attention donc à ces nouvelles créatures car même si vous pouvez parfois les pirater, les rencontrer sera la plupart du temps synonyme de combat.
Mais si les machines ont été boostées, Aloy n’est pas restée les bras croisés. Ses attaques au corps à corps ont été revues et de nouveaux coups ont fait leur apparition rendant l’héroïne beaucoup plus létale à courte distance et élargissant le champ de ses possibilités pugilistiques. De la pose de pièges au piratage, six arbres de compétences vous permettent dorénavant de vous spécialiser dans le type de combat qui vous convient le mieux. Les développeurs de Guerrilla Games ont mis en avant leur volonté de laisser les joueurs libres d’aborder les confrontations comme ils le souhaitent. Il est vrai qu’entre l’utilisation des gadgets d’exploration, l’infiltration, les tirs à distance, les pièges et le corps à corps, les possibilités de se faire plaisir au moment d’attaquer sont nombreuses.
De nouvelles armes font également leur apparition comme cette lance, lente à utiliser mais dont la charge explosive tardive permet de s’offrir de beaux feux d’artifice. En plus des améliorations classiques, chaque arme se voit dotée au fil du temps d’un tir secondaire, ce qui donne l’impression de gagner en puissance perpétuellement. Enfin, il est désormais possible de retourner les pouvoirs élémentaires de certaines créatures contre elles. Une flèche empoisonnée envoyée contre un réservoir de toxine, par exemple, provoque une réaction en chaîne dévastatrice.
Une histoire passionnante
Horizon est avant tout un jeu narratif à l'écriture vraiment plaisante. Le scénario est plein de rebondissements et vous confronte à des situations nouvelles et des surprises. On a parfois pu reprocher aux développeurs d’Horizon Zero Down de trop se concentrer sur le personnage principal au détriment des autres et on sent que Guerrilla Games a eu à cœur de faire un effort à ce niveau-là. De nouveaux protagonistes font ainsi leur apparition comme la mystérieuse Tilda portée à l’écran par Carrie-Anne Moss, l’incontournable Trinity de Matrix. D’anciens alliés font également leur retour et viennent titiller la fibre amicale d’Aloy, lui donnant par là même plus de profondeur et d’humanité.
D’une façon générale, le monde paraît plus peuplé et plus vivant. Les colonies regorgent d’histoires et d’activités secondaires et devraient faire le bonheur de tous ceux qui aiment flâner et découvrir ce qui est inaccessible aux profanes. Car si le monde ouvert est à peine plus grand que celui de l’épisode précédent, les quêtes secondaires, elles, sont beaucoup plus nombreuses, tout comme les individus rencontrés. Les tribus ne sont pas forcément belliqueuses mais ont chacune des traits caractéristiques : paisibles agriculteurs, joyeux fêtards ou fervents croyants, les humains sont tous différents et poursuivent leurs propres objectifs. On a l’impression de contempler un monde vivant sa propre histoire, un monde qu’on a non seulement envie de découvrir mais également de protéger.
Si le premier opus d’Horizon s’était attiré beaucoup de sympathie de la part des joueurs, ces derniers ne devraient pas être déçus par la suite. Avec sa plastique toujours aussi étincelante et ses personnages plus travaillés, Horizon : Forbiden West va définitivement plus loin que son prédécesseur. Le monde ouvert qui fourmille d’aventures est une véritable invitation au voyage et à la découverte. Les améliorations apportées aux combats rendent ces derniers particulièrement intenses et donnent une impression de puissance inégalée. L’histoire nous tient en haleine avec une héroïne en position de survivante, toujours sous pression et qui doit lutter contre machines, peste et tribus. Mais sa vraie réussite c’est la beauté des paysages et la qualité des personnages rencontrés qui nous poussent constamment à chercher à savoir ce qui se passe derrière ce nouvel horizon.
"Horizon : Forbidden West", disponible sur PS5 et PS4.
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