"Final Fantasy XVI", le dernier opus de la légendaire licence de jeu vidéo met-il le feu à la Playstation 5 ?
Depuis 1987 la série Final Fantasy fascine les joueurs du monde entier. Avec 173 millions d’exemplaires vendus selon le site VGSales, c’est une des plus grosses franchises de jeux vidéo. Même si chaque épisode est différent et peut être joué de manière totalement indépendante, il existe une recette commune à ce succès : à chaque fois de jeunes héros combattent le mal tout en nouant des relations entre eux et développent ainsi leur personnalité. Final Fantasy XVI ne fait pas exception et vous y incarnerez Clive Rosfield, un ténébreux gardien de l’Archiduché de Rosalia durant trois périodes de sa vie, son adolescence, sa vingtaine et sa trentaine.
La magie de Valisthéa
Retour à l’époque médiévale pour ce dernier Final Fantasy qui nous fait parcourir le monde de Valisthéa. Un ensemble de royaumes, de républiques et de duchés dont l’existence est liée à des cristaux magiques et qui entretiennent des relations parfois tendues. Les six cristaux-mères permettent à ceux qui en ont les capacités et qui sont dans leur zone d’influence d’utiliser la sorcellerie. Il existe également des émissaires : des humains en qui peut s’incarner un Primordial, tout à la fois entité magique et vecteur de pouvoirs particulièrement puissants.
Une des qualités récurrentes de la série Final Fantasy reste la beauté de ses graphismes et une fois encore Square Enix a réalisé un travail remarquable. Le monde de Valisthéa est magnifique, à la fois sombre et habité d’une authentique magie, les effets de lumières sont léchés et donnent à la PS5 la possibilité d’exprimer toute sa puissance. Les textures des décors et des vêtements sont d’une grande finesse, magnifiés par la haute définition. Les combats sont stupéfiants tant par leur dynamisme que leurs chorégraphies grandioses. Les personnages aussi sont très beaux et parfois même un peu trop. L'influence des mangas avec ses visages toujours lisses donne aux protagonistes un côté éternel adolescent qui tranche avec l’aspect réaliste des décors et la dureté de l’environnement.
Une histoire à la japonaise
Si vous aimez les histoires à la Naughty Dog comme Uncharted ou The Last of Us, vous risquez un violent choc de cultures. L’humour n’est pas le même, pas plus que la narration. Ici les personnages sont parfois naïfs à l’extrême, parfois repliés sur eux-mêmes mais bien souvent torturés par leurs démons intérieurs. Bien sûr le scénario a ses surprises et ses rebondissements mais on peut les voir arriver de loin, particulièrement au début. Du pain bénit pour les amateurs du genre qui auront l’impression en suivant les aventures de Clive de se trouver en terrain connu.
On ne parlera pas de l’histoire pour éviter un divulgâchis mais sachez qu'outre les habituels complots et trahisons, les anciens de Final Fantasy retrouveront un Cid, le nom récurrent d’un personnage toujours différent dans les autres épisodes, ainsi qu’un Chocobo. Cette étrange monture ailée, présente régulièrement depuis le deuxième épisode, tire son nom d’un bonbon japonais, le Chocoball sur l'emballage duquel figure un oiseau. Une sorte de madeleine de Proust pour les créateurs et les fans.
Le jeu peut se regarder comme un film ou plutôt comme une série tant les cinématiques sont nombreuses. Square Enix évoque près de onze heures de séquences animés. Des séquences au rythme très lent, parfois contemplatives pour calmer le cardio après des scènes de combats frénétiques dont la vitesse et la violence atteignent des sommets.
Au cœur de l’action
Echauffez vos pouces, Final Fantasy va vous faire travailler ! Les développeurs de Square Enix ont définitivement pris le virage “action” entamé lors des précédents épisodes. Les combats ont gagné en vivacité grâce notamment à l’apport de Ryota Suzuki. Ce directeur des combats a travaillé sur Devil May Cry 5 et ça se sent au premier coup d’épée. Les mêlées sont rapides, sauvages et entrecoupées de cinématiques qui les rendent grandioses, car outre le héros principal, vous pourrez également incarner ces créatures légendaires que sont les Primordiaux lors d'affrontements titanesques à couper le souffle. On retrouve ici toute la démesure propre aux super-héros des mangas japonais avec des personnages qui gagnent en puissance et développent des pouvoirs cataclysmiques.
Les coups de base sont simples : une touche pour attaquer avec l’épée, une autre pour envoyer un projectile magique et une troisième pour esquiver. Mais rapidement on obtient l’aide d’entités magiques qui vont nous apporter des coups spéciaux particulièrement efficaces et brutaux. Si on devient vite tout-puissant face à la piétaille croisée çà et là, c’est une tout autre histoire lorsqu’on rencontre un boss. Ces derniers sont retors et vicieux avec des enchaînements souvent difficiles à éviter et il n’est pas rare d’être totalement perdu au milieu d’un affrontement. Mais rassurez-vous, Square Enix a tout prévu et si ce déchaînement de violence vous submerge vous pouvez faire appel à des équipements spéciaux qui vont esquiver à votre place ou placer vos meilleurs coups automatiquement en appuyant simplement sur la touche “carré” de votre manette. Si vous n’êtes pas un puriste du jeu vidéo qui considère qu’un combat, même contre une console, doit être loyal, vous pourrez ainsi profiter des magnifiques chorégraphies sans trop vous échauffer le cerveau et les terminaisons nerveuses.
Quand il n’y en a plus, il y en a encore
Il faut compter une semaine de travail à temps complet soit environ 35 heures pour terminer l’histoire principale en ligne droite et quasiment le double pour l’ensemble des quêtes et activités secondaires. Les premières heures sont particulièrement longues avec beaucoup de dialogues pas forcément au top. Mais l'histoire acquiert de l'épaisseur au fur et à mesure que Clive prend de l'âge. Il faut donc être patient et passer ces débuts un peu poussifs pour profiter pleinement de ce scénario plutôt dense. Enfin l’environnement du jeu n’est pas un monde ouvert et vous ne pourrez quasiment pas faire d’exploration, la trame principale est très dirigiste, impossible de sortir des sentiers pré-déterminés.
Un repaire caché fait office de salle de repos entre deux missions. Vous y trouverez les habituels vendeurs de matériel ainsi que les artisans nécessaires à l’amélioration de vos équipements. Une stèle d’excellence vous permet, entre autres, de vous entraîner dans une arène virtuelle, un passage nécessaire si vous souhaitez maîtriser les nombreuses combinaisons de coups et devenir imbattable face à tous les adversaires du jeu.
Final Fantasy n’a pas oublié ses joueurs invétérés dont la partie commence une fois le jeu terminé. Vous aurez ainsi accès aux contrats d’élite qui vous transforment en chasseur de primes parcourant le monde à la recherche de cibles particulièrement puissantes à éliminer. Différents modes vous permettent de rejouer n’importe quel niveau déjà terminé avec des difficultés supplémentaires comme un temps limité ou des adversaires plus redoutables. Aucun équipement de soutien type esquive automatique n’est autorisé, il faudra donc compter sur votre seule dextérité pour accomplir vos exploits mais ces derniers seront authentiques et comptabilisés dans un classement mondial.
"Final Fantasy" pour tous ?
Il y en a donc pour tous les goûts dans ce Final Fantasy, vétérans et nouveaux venus devraient y trouver leur compte et profiter des qualités graphiques indéniables du jeu. Les combats sont également un vrai point fort pour ceux qui aiment se confronter à une bonne difficulté sans pour autant être des virtuoses de la manette. Attention cependant, si vous êtes allergiques aux mangas et aux personnages torturés se posant éternellement les mêmes questions existentielles, vous pourriez vite vous lasser d’une histoire qui a tendance à tirer en longueur, particulièrement au début. Pour les autres, les aventures de Clive Rosfield devraient combler toutes leurs attentes.
Final Fantasy XVI, une exclusivité Playstation 5 temporaire, est sorti jeudi 22 juin 2023. Le jeu devrait sortir sur PC à une date encore inconnue.
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