Inde : à la découverte de Kannauj, l’autre capitale du parfum
En Inde, la ville de Kannauj est le paradis du parfum. Ses habitants récoltent depuis des siècles les fleurs les plus odorantes et en extraient les essences, qui finissent dans les flacons de marques prestigieuses.
Kannauj est à l’Inde ce que Grasse est à la France. Depuis 400 ans, on y fabrique des fragrances à partir de lys, de jasmin, d’oeillets. Le printemps est aussi la saison de la reine des roses : la rose de Damas. La récolte commence dès l’aube, toujours réalisée avec délicatesse. “Je ne cueille que celles qui sont écloses, il ne faut pas choisir celles qui sont trop jeunes”, explique Miraj, un cueilleur. À Kannauj, presque tout le monde travaille dans l’industrie du parfum. Depuis 20 ans, Mohamad Fahin achète aux cueilleurs pour revendre aux distilleurs. Chaque matin, le grossiste reçoit la visite d’une cinquantaine de vendeurs.
Des roses distillées selon des méthodes anciennes
Il achète des roses fraîchement cueillies, à 40 centimes d’euros le kilo. Son œil avisé trie les fleurs de bonne et de mauvaise qualité. “Je peux vous dire en un simple coup d'œil, depuis mon fauteuil, si une rose est de qualité ou non. En cette saison, nous ne recevons que des jolies roses, donc je n’en rejette aucune”, affirme-t-il. Les fabricants d’essences de la ville vendent à des marques de prestige, notamment françaises.
Les méthodes de distillation utilisées sont les plus anciennes connues au monde. L’attar, une huile parfumée de rose sans alcool originaire d’Inde, est vendue 4000 euros le kilo. Les forçats du parfum, qui la distillent dans des conditions difficiles, ne gagnent que 60 euros par mois.
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