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Festival d'Aix-en-Provence : "The Rake's Progress", un collage musical prêt au triomphe

Le Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence programme mercredi "The Rake's Progress" de Stravinsky, mis en scène par le Britannique Simon McBurney. L'accueil réservé aux dernières répétitions laisse présager un succès mémorable.

Article rédigé par Thierry Fiorile, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Pour l'édition 2017 du Festival d'Aix-en-Provence, Simon McBurney a monté "The Rake's Progress" d'Igor Stravinsky. (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

Après le succès de Pinocchio, une première est très attendue mercredi 5 juillet au Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence : The Rake’s Progress d’Igor Stravinsky, un opéra monté par le Britannique Simon McBurney.

L'art de dénouer la complexité de l'oeuvre

En 1951, Igor Stravinski a déjà composé ses chefs-d’œuvre. Parti vivre aux Etats-Unis, il entame un nouveau virage musical. Avec le librettiste Wystan Auden, il crée The Rake’s Progress ou la vie dissolue d’un libertin, manipulé par un personnage en tout point comparable au Méphisto de Faust. Ce diablotin va ruiner l’histoire d’amour entre Ann et Tom, qui part à Londres, appâté par l’argent et la débauche. L’histoire est complexe, mais le metteur en scène, Simon McBurney, la rend limpide. La scène est blanche comme un Éden, avec des cloisons de papiers que le mal, sous toutes ses formes, vient perforer. Par la vidéo, le metteur en scène situe son récit aujourd’hui, sur fond de crise financière, d’argent facile, de surconsommation. En découle un chaos de sensations, comparable à l’impact de l’Amérique d’après-guerre sur Stravinsky.

Un collage musical sur scène

C'est un feu d’artifice, avec "des morceaux partout", que Simon McBurney dit avoir trouvé dans la partition. "Stravinsky coupe la musique, cette musique presque punk. Il coupe, il déchire", décrit le metteur en scène.

Stravinsky prend de la musique de Tchaïkovski qu'il remet à l'envers. Il prend un peu de musique du XVIIIe siècle et joue avec. Il utilise des références de Broadway, un peu de jazz ici, un peu de Mozart là.

Simon McBurney

Cette œuvre est vertigineuse, à la fois drame amoureux, farce, pamphlet politique, tragédie qui regarde vers la Grèce antique. Si les interprètes la portent comme une chorégraphie sensuelle, c'est que le metteur en scène leur a demandé de répondre "physiquement" à la musique. "C'est la voix dans le corps comme à Broadway, mais avec aussi le côté XVIIIe siècle et son formalisme."    

Festival d'Aix-en-Provence. "The Rake's Progress", un collage musical prêt au triomphe - un reportage de Thierry Fiorile

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