Exposition "Le Paris de la modernité, 1905-1925" : quand Paris était la capitale de l'avant-garde

Le Petit Palais, près des Champs-Élysées, accueille une exposition qui fait revivre la folie créatrice des années 1905-1925. À cette occasion, 370 œuvres, de peinture, de mode, de photographie ont été rassemblées autour d'objets d'époque. À voir jusqu'au 14 avril 2024.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
L’exposition "Le Paris de la modernité" célèbre une époque caractérisée aussi par l'émancipation des femmes. (France 3 Paris Île-de-France ; I. Dupont / M. Movsissian / E. Tanguy)

La folie de ces années 1905-1925 semble avoir gagné les salles du Petit Palais, où les œuvres d'art côtoient les dernières inventions de l'époque. Dans l'une des salles, un aéroplane Deperdussin datant de 1911 et rentré par une fenêtre du Petit Palais, surprend plus d'un visiteur. "Les avancées techniques sont vraiment phénoménales pendant cette période et se traduisent notamment dans l'automobile ou dans l'aviation", explique Juliette Singer, la commissaire de l'exposition. Non loin de là, une voiture, une "Bébé Peugeot" de 1913 et une bicyclette pliante de 1912 sont autant de pépites.

Peugeot, Automobile Peugeot type BP1 dite 
«Bébé Peugeot», torpédo, 1913. (France 3 Paris Île-de-France ; I. Dupont / M. Movsissian / E. Tanguy)

Dans ces années d'avant-guerre, les artistes sont fascinés par les innovations techniques. Marcel Duchamp décide ainsi d'abandonner la peinture pour créer des œuvres en détournant des objets manufacturés. C'est la création sous toutes ses formes qui est ici célébrée. Annick Lemoine, la directrice du Petit Palais, rappelle l'étendue du phénomène : "Vous allez y rencontrer évidemment Modigliani, Picasso, Matisse, Duchamp, mais aussi, dans le domaine de la danse, les Ballets russes, les Ballets suédois. Il y a également la mode avec Poiret, avec Jeanne Lanvin et tant d'autres artistes, Joséphine Baker, le cinéma, la photographie... Tous les champs artistiques sont mis à l'honneur dans l'exposition afin de montrer que c'est un bouillonnement qui touche tous les domaines". L'exposition nous emmène de Montmartre à Montparnasse, principaux foyers artistiques, mais aussi du côté des Champs-Élysées, où le Grand Palais abrite alors des salons dédiés à l'art et à l'industrie.

"Des artistes qui ont en commun de venir d'ailleurs"

Ce Paris moderniste est aussi cosmopolite. Il attire des artistes du monde entier, bientôt regroupés dans ce qu'on appelle l'École de Paris. "L'École de Paris, raconte Juliette Singer, regroupe en fait des artistes qui ont en commun pour la plupart de venir d'ailleurs. Du Japon comme Foujita, d'Italie comme Modigliani, ou comme Tarsila do Amaral , qui est brésilienne, ou le Russe Soutine. Chacun de ces artistes, en fait à la fois, se nourrit de cette modernité qu'il découvre à Paris et va apporter sa propre identité et donc redéfinir de nouvelles modernités à leur image".

Parmi les œuvres à ne pas manquer La Tête de femme de Modigliani, la toile si moderne et si libre de Marie Vassiliev, Scipion l'Africain ou encore le portrait de Joséphine Baker par Kees Van Dongen. 

"Le Paris de la modernité. 1905-1925" au Petit Palais à Paris. Jusqu'au 14 avril 2024.

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