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"Les Arthurs" à Angers et la "Compagnie du café-théâtre" à Nantes : deux petites scènes privées craignent pour leur survie

Comment rouvrir une salle de spectacle de moins de 100 places en respectant les règles sanitaires ? A Nantes et Angers, les professionnels s'interrogent

Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
la salle vide de La Compagnie de Café-Théâtres de Nantes (France 3 Pays de la Loire E. Faure / A. Armand)

Les petites salles de spectacle ne sont pas optimistes. Même si elles pouvaient rouvrir leurs portes avant cet été, les règles sanitaires préconisées sont très contraignantes. Difficile de rentrer dans ses frais dans ces conditions. À Angers, par exemple, les ateliers de théâtre ont repris à La Compagnie Les Arthurs. Les comédiens portent des masques et se tiennent à distance. Mais pour les spectacles avec du public, aucune date n'est encore prévue. Les décisions gouvernementales devraient intervenir sur ce sujet à la fin du mois de mai. 

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On le sait, avec la crise du Covid-19, le milieu du spectacle vivant vit une crise inédite et, malgré les aides promises de l'État et des collectivités, nombre de petites structures pourraient ne pas se relever.

À Angers, par exemple, le coût de fonctionnement mensuel de la compagnie "Les Arthurs" est de 8 000 euros. Et comme l'explique l'un de ses membres, Philippe Rolland, "si on décide qu'il y a un siège vacant tous les deux sièges et qu'en plus il y a un rang vacant, ça veut dire que je ne peux mettre que 20 spectateurs dans ma salle de 100 places". Et d'ajouter : "avec un billet moyen à 17 euros, cela fait 340 euros de recette par soir. Et si je paye trois comédiens et un régisseur, je suis déjà à 800 euros, sans compter les droits d'auteur et les charges... C'est invivable !"

80 % des représentations reportées en 2021

Même situation à Nantes où la petite salle de la Compagnie du café-théâtre reste désespérément vide. "On ressent le côté glacial de la salle" se désole Mathilde Moreau, directrice du lieu. "Ce n'est pas ça, normalement, la Compagnie du Café Théâtre. Normalement c'est enjoué, les gens viennent pour se marrer".

D'ordinaire, 75 000 spectateurs viennent ici chaque année. Mais là, 8O% des représentations sont déjà reportées à 2021. Enfin, si la structure se relève de cette crise, pense-t-on à la direction. Car avec 15 000 euros annuels de subvention de la ville de Nantes et aucune autre rentrée d'argent depuis plus de deux mois, pas facile de payer les salaires des onze permanents. "On ne tiendra pas si on ne reprend pas le travail normalement dans les six prochains mois. Je ne vois pas comment. On ne finira pas l'année si on ne reprend pas rapidement", rajoute Mathilde Moreau. 

Un clip de soutien porté par 70 personnalités

La situation dans le Grand-Ouest est le reflet de ce qui se passe dans toutes les régions. Depuis le début de la crise, les appels à l'aide se sont multipliés pour demander aux pouvoirs publics de sauver ces scènes privées, qui font la richesse et la diversité culturelle de notre pays. 

70 personnalités du monde du spectacle (dont Christophe Alévêque, Franck Dubosc, Florence Foresti, Elie Semoun, Jeremy Ferrari et bien d'autres) ont par exemple participé à un clip de soutien, porté par l'Association des théâtres privés en région. Une association créée pendant le confinement par Loïc Bonnet, fondateur et patron du théâtre à L'Ouest de Rouen, qui regroupe plus de 80 structures partout en France. Elles ne reçoivent pas de subventions de l'État et sont menacées de fermeture. L'association demande notamment l'annulation des charges de l'année 2020 pour ces théâtres ainsi que des aides directes. 

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