El Clan
Jouez et gagnez des places pour découvrir El Clan un film de Pablo Trapero avec France Info !
Synopsis
Dans l’Argentine du début des années quatre-vingt, un clan machiavélique, auteur de kidnappings et de meurtres, vit dans un quartier tranquille de Buenos Aires sous l’apparence d’une famille ordinaire. Arquimedes, le patriarche, dirige et planifie les opérations. Il contraint Alejandro, son fils aîné et star du rugby, à lui fournir des candidats au kidnapping. Alejandro évolue au prestigieux club le Casi et dans la mythique équipe nationale, Los Pumas. Il est ainsi, par sa popularité, protégé de tous soupçons.
El Clan revient sur quatre enlèvements retentissants, commis à Buenos Aires entre 1982 et 1985, s’inscrivant dans le cadre de ce qui deviendra « l’affaire Puccio ». Cette série d’enlèvements crapuleux, suivis de l’assassinat des victimes malgré le paiement des rançons est le fait d’un patriarche, Arquimedes Puccio, avec la complicité directe ou tacite de toute sa famille.
Alors que l’Argentine expérimente la démocratie après avoir subi de 1976 à 1983, une dictature militaire, le père, ancien homme de main des services de renseignement militaire, est mis en « chômage technique » par la fin de la dictature. Il intensifie alors ses activités parallèles de droit commun et planifie des enlèvements, ciblant deux chefs d’entreprise et deux connaissances de son fils aîné, Alejandro.
Entretien avec Pablo Trapero
J’avais 13, 14 ans lorsque cette histoire complètement folle a commencé de défrayer la chronique. Elle a tout de suite fasciné l’adolescent que j’étais. Les années passant, et à mesure qu’on découvrait des choses sur l’affaire - très opaque au début - j’avais l’intuition que ce serait un excellent point de départ pour un scénario. Les faits me trottaient d’ailleurs toujours dans la tête lorsque j’ai commencé mes études de cinéma et puis les événements et les rencontres m’ont conduit sur d’autres chemins.
Pour autant, l’idée d’en faire « quelque chose » un jour ne m’a jamais quitté.
Ce fut très troublant pour moi d’entendre par exemple les gens de leur district dire que les Puccio étaient « une famille ordinaire », des gens respectables en somme. Les enfants étaient parfaitement intégrés à la société. Alexandre par exemple était un rugbyman vedette dans notre pays, vainqueur des All Black au sein d’une sélection des meilleurs joueurs d’Amérique du Sud. La mère était enseignante dans un établissement assez classique. Quant au père, tout ce que certains pouvaient éventuellement retenir « contre lui » c’est qu’il était un maniaque de la propreté ; un obsédé du balai, qu’on le voyait passer tous les jours devant sa porte. Depuis, cette affaire, de par son caractère paradoxal, est devenue un cas d’école dans les universités qui enseignent la criminologie.
Avant de peaufiner son business macabre, Arquimedes Puccio avait sévi en toute impunité pendant plus de dix ans : au début des années soixante-dix (avant donc la dictature militaire), agissant au sein d’un groupe d’extrême droite, il avait par exemple déjà été accusé de trafic d’armes, mais était resté en liberté. Il appartenait alors au Service Diplomatique de Perón et bénéficiait clairement de protections en haut lieu. J’ai préféré centrer le film sur les quatre enlèvements les plus connus, opérés entre 1982 et 1985. Une période charnière de notre histoire récente, car à cheval entre la fin de la dictature et le début de la démocratie.
Pablo Trapero
Pablo Trapero débute sa carrière en 1999 avec la sortie de son premier film Mundo Grúa. Ce film 16 mm en noir et blanc a été un point de rupture dans le cinéma argentin et a encouragé des douzaines de jeunes réalisateurs à se lancer dans leur première réalisation. Mundo Grúa a été présenté à Venise, récoltant récompenses et acclamations critiques dans les festivals du monde entier.
En 2002 son second film, El Bonaerense, présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard est à nouveau salué par la critique et le public. Cette même année, il crée sa propre structure de production, Matanza Cine, avec laquelle il produit ses propres films mais aussi ceux d’autres cinéastes argentins et latino-américains.
Il tourne La Familia Rodante qui a fait l’ouverture du Festival du Film de Venise, puis Nacido y Criado et en 2007, Intersecciones, long-métrage documentaire. En 2008, Leonera est présenté en Compétition Officielle à Cannes. Carancho est quant à lui sélectionné dans la section Un Certain Regard en 2010. En 2012, Pablo Trapero présente deux films au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard : Elefante Blanco et un des chapitres de 7 jours à La Havane.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.