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DVD | Steve Jobs

Un film de Danny Boyle avec Michael Fassbender et Kate Winslet
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Synopsis

Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale.

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Entretien avec Danny Boyle réalisateur

À quoi avez-vous pensé à la lecture du scénario d’Aaron Sorkin. Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire ce film ?

Je l’ai lu et je me suis dit que ce serait une folie de ne pas le faire. J’étais très impressionné, je n’avais jamais rien fait de similaire. Les défis à relever (le côté huis clos, les joutes verbales) étaient très stimulants pour moi. Le Steve Jobs qu’Aaron avait créé, qui ne correspond à l’homme que sur certains points en réalité, m’intriguait beaucoup. C’est un personnage shakespearien. Il est fascinant, brutal et attirant à la fois. J’ai imaginé tous ces gens qui tournaient en orbite autour de ce personnage qui avait une force de gravité extraordinaire. On croise parfois des individus de cette trempe dans la vie, des personnes autour desquelles les autres gravitent, dans le reflet desquelles on existe et dont on peut avoir beaucoup de mal à se défaire. Ces individus suscitent notre dévouement et ce sont des personnages fascinants à observer. Certains d’entre nous peuvent leur être totalement dévoués, d’autres les considèrent comme des monstres. Notre Steve Jobs est un monstre rendu magnifique par le verbe d’Aaron... et par deux femmes.

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Pourquoi avez-vous décidé de tourner l’intégralité du film à San Francisco ?

San Francisco est la Bethléem de l’ère numérique, le berceau de la deuxième révolution industrielle. Je viens de Manchester, au nord de l’Angleterre, qui est considéré comme celui de la première révolution industrielle du début du 19e siècle. Au même titre, San Francisco est empreint de cette histoire, et de son propre mythe. J’ai tout de suite été enthousiasmé par l’idée de tourner à San Francisco. J’espère, que par une sorte d’osmose, le film est empreint de l’aura du lieu. J’aime à croire que si on honore le lieu où on tourne un film, il vous le rend, à travers l’appréhension et l’appréciation que l’équipe et les acteurs en ont. Nous avons également eu la chance de rencontrer certaines personnes qui étaient présentes lors des événements que nous avons recréés.

Pouvez-vous nous parler de votre travail avec Michael Fassbender ? Qu’est-ce qui a déterminé votre choix ?

Je n’ai jamais travaillé avec un acteur qui s’implique avec une telle férocité dans un rôle. Je ne l’ai pas vu une seule fois jeter un coup d’œil à son texte, et il avait des passages dignes d’Hamlet ou du roi Lear à réciter chaque jour. Il s’est imprégné du scénario, mais ça n’avait rien à voir avec du par cœur. Il connaissait ses répliques comme s’il les avait lui-même écrites. La force de son interprétation tient au fait qu’on le sent capable d’inventer, de créer n’importe quoi sous nos yeux. Il y a quelque chose de Steve Jobs chez Michael Fassbender, son incroyable intensité, son application au travail. Il est réellement intimidant. Heureusement, il a aussi beaucoup d’humour. Il a parsemé son interprétation de détails piquants et drôles. C’était une opportunité formidable de pouvoir réunir Aaron Sorkin et Michael Fassbender. Mon travail consistait à ce que rien ne vienne entraver cette symbiose.

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Kate Winslet s’est transformée pour interpréter Joanna Hoffman. Comment a-t-elle approché le rôle ?

Eh bien, si vous avez Fassbender d’un côté, vous avez tout intérêt à trouver quelqu’un d’aussi talentueux pour lui donner la réplique. Je n’avais jamais réellement pris conscience de la précision avec laquelle Kate approche un rôle. C’est une collaboratrice en or, d’un enthousiasme indécrottable. Joanna Hoffman est un cerbère et une guérisseuse qui essaie d’organiser la vie de cet homme impossible. Comme Michael, Kate a intégré la langue du scénario avec avidité. Les grands acteurs se nourrissent de la musicalité des textes d’Aaron. Elle respire en eux, à travers eux, comme des musiciens de talent. Donnez-leur du Mozart et les voilà partis. Aaron a été très influencé par les conversations qu’il a eues avec la vraie Joanna Hoffman et il en a fait un personnage central de son scénario alors que Walter Isaacson ne lui consacre que quelques pages dans son livre. Notre film est également son histoire. Joanna prend conscience de sa complaisance, de sa complicité, dans la relation que Steve entretient avec sa fille Lisa. C’est en ça que le personnage de Joanna est si émouvant et Kate l’incarne magnifiquement.

Que souhaitez-vous que les gens retiennent de ce film ?

J’espère qu’en voyant ce film, le public prendra conscience de la mesure dans laquelle cet homme a changé le monde, grâce à sa volonté féroce, son intelligence, son dévouement démesuré et sa passion, et qu’il verra également le risque encouru au niveau personnel. En dépit de son talent de visionnaire, une dose de connaissance de soi et d’humanité ne fait surface chez notre personnage que quand il prend conscience qu’il a lui-même «un défaut de fabrication». Au final, je ne peux pas vous dire ce qu’il faut retirer du film, pas plus que Steve Jobs ne saurait vous dire quoi écrire sur votre iPad ! En tant que conteur, on fait de son mieux pour raconter une belle histoire au public, et on le laisse juge. C’est toute la beauté et l’horreur de ce métier.

 

 

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