Du premier Mickey de Walt Disney au "Baigneur" de Cézanne : quand le MoMA prend ses quartiers à la Fondation Vuitton
La Fondation Louis Vuitton, présente à Paris à partir du mercredi 11 octobre "Etre moderne : le MoMA à Paris". L’exposition raconte au travers de 200 œuvres l’histoire du célèbre musée new-yorkais et de la modernité dans l’art.
C’est une première : jamais encore autant d’œuvres du MoMA, le musée d’art moderne de New York, n’avaient été réunies pour une exposition en Europe. À Paris, la fondation Vuitton présente à partir du mercredi 11 octobre et jusqu’au 5 mars 2018 Être moderne : le Moma à Paris. L’exposition raconte au travers de 200 œuvres l’histoire du célèbre musée new-yorkais et de la modernité dans l’art.
Dix avions et des assureurs aux aguets
Le directeur du MoMA l’assure : il n’y aura pas une autre exposition comme celle-là en Europe avant cinquante ans. Si la Fondation Vuitton a pu obtenir autant de prêts (parce que le musée new-yorkais est en plein travaux d’extension), faire traverser l’Atlantique à 200 œuvres dont des joyaux absolus de l’art moderne n’a pas été simple.
"Il a fallu une dizaine d’avions et mobiliser une trentaine de personnes, explique Glenn Lowry. Certains objets sont si larges qu’ils ne peuvent pas venir à Charles-de-Gaulle et doivent passer par Bruxelles en avion de New York puis en camion jusque Paris." D’autant qu’il existe des limites d’assurances pour les vols en avion : on ne peut mettre cent œuvres dans un même avion, aussi certains n’en ont transporté que trois. Le transport a d’ailleurs commencé il y a déjà six semaines.
Cézanne, Brancusi, Walt Disney, Hopper...
L’effort valait la peine : dès les premières salles, on est subjugué par l’accrochage qui mêle peintures, sculpture, photos, films et affiches. Des dizaines de chefs d’œuvres sont là, sous nos yeux : L’Oiseau dans l’espace, du sculpteur Constantin Brancusi, le premier Mickey de Walt Disney, le Baigneur de Cézanne, la Maison près de la voie ferrée, d’Edward Hopper, ou encore l’Atelier, peint par Picasso en 1928.
"Picasso hésite entre abstraction et figuration, ou en tout cas mène parfois de front les deux styles, synthétisé dans cette toile, explique Quentin Bajac, commissaire de l’exposition. On sent l’apport cubiste dans la stylisation des motifs et des formes, mais on reconnaît néanmoins un sujet : le peintre, dans son atelier, avec sa palette."
Pollock, Rothko et Warhol
Après les maîtres européens, l’exposition présente ceux de l’abstraction américaine. Pollock, Rothko, puis vient la salle consacrée au pop art avec, notamment, les célèbres boites de soupe Campbell d’Andy Warhol.
"C’est la première fois qu’on la prête en dehors des Etats-Unis, s’enthousiasme Quentin Bajac. Tout le monde connaît cette œuvre par des reproductions. En fait, quand on s’approche, on s’aperçoit qu’Andy Warhol l’a vraiment peinte et que chaque soup can est différente de l’autre. Il y a un côté artisanal qui est totalement gommé par la reproduction et qui apparaît quand on est en face de l’objet."
Au cours des décennies suivantes, la collection du MoMA s’est enrichie d’œuvres contemporaines aux formes d’expression les plus diverses. Dans une des dernières salles, on découvre ainsi l’installation sonore de la canadienne Janet Cardiff. Elle fait entendre dans un espace tri dimensionnel via quarante hauts-parleurs un motet, composition musicale de la Renaissance.
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