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DIPLOMATIE

Article rédigé par franceinfo
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DIPLOMATIE - Un film de Volker Schlöndorff avec Niels Arestrup et André Dussollier

Synopsis

La nuit du
24 au 25 août 1944.

Le sort de
Paris est entre les mains du Général von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris,
qui se prépare, sur ordre d'Hitler, à faire sauter la capitale.

Issu d'une
longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation
quand il fallait obéir aux ordres.

C'est tout
cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier
secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice.

Les ponts
sur la Seine et les principaux monuments de Paris, Le Louvre, Notre-Dame, la
Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. 

Utilisant
toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le
général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

**Volker Schlöndorff, le réalisateur, à propos du

film :**

La guerre est une situation extrême qui
révèle le meilleur et le pire chez l'être humain. Aujourd'hui, un conflit entre
la France et l'Allemagne est tellement impensable qu'il me semblait intéressant
de rappeler les rapports que nos deux pays ont entretenus dans le passé. Si,
par malheur, Paris avait été rasé, je vois mal comment le couple
franco-allemand aurait pu émerger et, au-delà, comment l'Europe aurait pu s'en
remettre. D'autre part, ce qui m'a également séduit, c'était l'occasion de
rendre hommage à Paris. Depuis mes 17 ans, j'ai traîné dans tous les coins de
la capitale, dont je connais le moindre pont et monument : je crois bien que
durant mes années d'assistanat de Louis Malle et de Jean-Pierre Melville, j'ai
davantage sillonné les rues de la ville qu'un taxi ! Autant dire que j'adore
Paris et qu'être invité à célébrer la survie de Paris, un demi-siècle plus
tard, était un très beau cadeau."

 

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Le Général von Choltitz ©Jérôme Prebois – Film Oblige - Gaumont

**"La part de fiction est considérable, et  c'est
d'ailleurs cela qui m'a intéressé. Ce qui est sûr et que Cyril Gély a utilisé
comme point de départ : Les deux hommes se connaissaient et ont parlé du sort
de la ville de Paris.  A partir de ces quelques faits historiques, nous
avons bâti une intrigue et essayé d'imaginer l'état d'esprit du général
allemand. La chambre avec un double fond et l'escalier secret par lequel la
maîtresse de Napoléon III aurait eu accès à l'hôtel sont de pures inventions.
J'aimais bien ce côté théâtre de boulevard, avec l'humour dans les dialogues
aussi. Le huis-clos souligne la fiction. Nous ne faisons pas dans
l'authentique. Toutefois, et contrairement au théâtre, dans un film il faut une
perspective de récit, c'est-à-dire savoir qui nous raconte cette histoire et
pourquoi. Cela ne pouvait être que le Consul."

**

  • *

Découvrez [un extrait

inédit du film](http://www.franceinfo.fr/culture-medias/diplomatie-decouvrez-un-extrait-exclusif-1315911-2014-02-12) sur franceinfo.fr !

Niels Arestrup, à propos de son rôle dans

Diplomatie :

" C'est d'abord, et profondément, un
fils et petit-fils de militaire. Il a reçu une éducation extrêmement stricte
tournée autour des valeurs de courage, de sacrifice, de discipline et de
nationalisme. Il a été un nazi convaincu, même s'il n'a pas adhéré au parti
nazi par idéologie. C'est avant tout un soldat et donc un homme qui ne désobéit
pas, même face à l'absurdité d'un ordre. Pour lui, il faut avant tout conserver
l'idée de la discipline pour ne pas créer un précédent au sein de l'armée : la
désobéissance d'un officier aurait des conséquences terribles sur le reste des troupes.
Marqué par ces dogmes, il ne s'est donc jamais posé la question de
l'insoumission. C'est bien pour cela qu'Hitler l'a nommé à ce poste. Du coup,
la décision de sauver Paris qu'il a prise dans les derniers jours de son règne
est extrêmement surprenante.

J'ai parcouru sa biographie et j'ai
découvert sur Internet des interviews de Choltitz qui ont été réalisées dans
les années 1960 à Baden-Baden où il s'exprime dans un français primaire et
maladroit : il explique qu'il a décidé de désobéir à Hitler parce qu'il
trouvait que c'était absurde de détruire Paris et que cela ne changerait rien à
l'issue de la guerre. Ce n'était pas un rigolo... En tous les cas, ce n'était pas
le genre d'homme avec qui on aurait eu envie de passer des vacances ! "

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