Cet article date de plus de neuf ans.

Découverte d'une lettre de Camus à Sartre, avant leur dispute

Inédite, elle témoigne par son ton amical des excellentes relations qu'entretenaient les deux intellectuels quelques mois avant leur brouille, en 1952. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
L'écrivain Albert Camus le 17 octobre 1957, à Paris.  (AFP)

 "Mon cher Sartre." Ecrite en mars ou en avril 1951, quelques mois avant la brouille de deux intellectuels français, une longue lettre inédite d'Albert Camus à Jean-Paul Sartre vient d'être retrouvée. Elle confirme par son ton amical les excellentes relations qu'ils entretenaient quelques mois avant leur brouille en 1952, après la publication de L'homme révolté, de Camus, un livre violemment critiqué par Sartre. 

A cette époque, début 1951, Sartre prépare la mise en scène du Diable et le Bon Dieu. Commençant par "Mon cher Sartre", la lettre autographe signée Camus se termine par "Je vous serre la main". Authentifiée par un expert, cette lettre a pour objet la recommandation d'une actrice, "Aminda Valls, amie de Maria [Casarès] et de moi, républicaine espagnole, qui est une merveille d'humanité"

Déjà, en 2013, un petit mot adressé à Sartre par Camus, datant probablement de la période 1943-1948, retrouvé par hasard et le seul alors connu, a jeté un nouvel éclairage sur les relations entre les deux intellectuels, dont l'histoire a surtout retenu qu'ils ne s'entendaient pas. 

Un document conservé par un collectionneur

"Cette lettre avait été acquise par un collectionneur d'autographes dans les années 1970 et conservée depuis, encadrée, au-dessus de sa cheminée", explique à l'AFP Nicolas Lieng de la librairie Le Pas Sage (située à Paris), spécialisée dans la littérature des XIXe et XXe siècles, auquel ce collectionneur avait récemment confié ce courrier.

"Elle a été vendue à un collectionneur privé français, à la tête de l'une des plus belles collections sur Camus, il y a une semaine", précise-t-il.

La lettre n'est pas précisément datée, mais elle aurait été écrite en mars ou en avril 1951, quelques mois avant la dispute entre les deux écrivains, Camus évoquant notamment dans ces lignes "la répugnante attitude de Mauriac" après la mort d'André Gide, le 19 février 1951. De plus, elle est rédigée, comme Camus le précise, dans son appartement parisien de la rue Madame, qu'il occupa de 1950 à 1954.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.