"Zero Dark Thirty" : "Un bon film", pour l'ex-patron de la CIA
"C'est un bon film", déclare donc Leon Panetta dans un entretien à l'AFP. Il doit quitter dans quelques jours le Pentagone dont il avait pris la tête au milieu de l'année 2011, après avoir dirigé l'agence américaine de renseignement pendant plus de deux ans. "Mais j'ai vécu la vraie histoire."
"Et il est difficile pour moi de savoir tout le travail qui a été fait (lors de la traque de Ben Laden), de connaître tous les gens qui ont travaillé", et d'admettre que "tout cela ne peut être raconté dans un film de deux heures", nuance-t-il. "Les gens se feront leur propre jugement. Certains passages donnent une image fidèle de la façon dont les opérations de renseignement fonctionnent", estime-t-il.
"Mais le public doit aussi comprendre que ce n'est pas un documentaire, c'est un film", sourit-il. Ce film, avec Jessica Chastain dans le rôle de l'analyste de la CIA dont l'obstination a permis de débusquer Ben Laden, s'est attiré à la fois les éloges de la presse américaine, pour le traitement exceptionnel d'un sujet sensible, mais aussi les reproches de certains parlementaires qui l'accusent de faire l'apologie de la torture.
Le débat sur la torture
Les "techniques d'interrogatoire renforcées", telles que la simulation de noyade, qui tiennent une large place dans la première partie du film, ont-elles effectivement permis de localiser Ben Laden ? "La traque de Ben Laden représente dix années de travail au cours desquelles ont été rassemblés différents éléments. Il est indiscutable que certains des éléments étaient le résultat de certaines de ces méthodes", répond Leon Panetta. "Mais je pense qu'il est difficile d'affirmer qu'ils ont été déterminants. Ils faisaient partie d'un vaste puzzle qu'il fallait assembler pour localiser Ben Laden."
Sans les éléments recueillis grâce à ces techniques d'interrogatoire, le numéro un d'Al-Qaïda aurait-il été localisé ? "Je pense que nous l'aurions trouvé, même sans cette pièce du puzzle", répond l'ancien patron de la CIA.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.