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Visé par des accusations d'abus sexuels, Woody Allen continue à tourner

Le cinéaste américain Woody Allen entame cette semaine à Saint-Sébastien le tournage de son nouveau film, un hommage au cinéma, loin des accusations d'abus sexuels de sa fille adoptive.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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Woody Allen lors de l'annonce de son prochain film à Saint-Sébastien le 9 juillet 2019. (ANDER GILLENEA / AFP)

"Ma philosophie a toujours été de rester concentré sur le travail et de continuer à travailler, peu importe ce qui arrive dans la vie, avec la famille, les enfants, l'actualité, la politique...", a-t-il déclaré le 9 juillet à la presse, à la veille du début du tournage dans la ville du nord de l'Espagne.

Woody Allen (devant à gauche) et le directeur de Mediapro Jaume Roures (devant à droite) avec l'équipe de son prochain film, (de gauche à droite) l'acteur espagnol Sergi Lopez, l'actrice américaine Gina Gershon, l'actrice espagnole Elena Anaya et l'acteur américain Wallace Shawn. (ANDER GILLENEA / AFP)
"Je ne pense pas aux mouvements politiques ou sociaux, je ne suis pas armé mentalement pour cela, je n'ai pas un regard profond sur ces choses-là, je m'intéresse surtout aux relations humaines et aux gens", a ajouté le réalisateur de 83 ans, interrogé sur le mouvement #MeToo qui a fait resurgir les accusations de sa fille adoptive.

Accusé d'abus sexuels 

Le cinéaste new-yorkais, qui compte plus de 50 films à son actif, a toujours catégoriquement nié les accusations de Dylan Farrow, qui affirme qu'il a abusé d'elle en 1992 quand elle avait sept ans. Les poursuites à l'encontre de Woody Allen avaient été abandonnées après deux enquêtes distinctes de plusieurs mois.
Mais Dylan Farrow, soutenue par sa mère adoptive Mia Farrow et son frère Ronan, a renouvelé début 2018 ses accusations, en pleine vague #MeToo.


L'affaire a écorné l'image du réalisateur, amenant plusieurs acteurs et actrices ayant travaillé avec lui à prendre leurs distances. Le géant Amazon a également rompu un juteux contrat de production et de distribution de quatre films, ce que Woody Allen a contesté devant les tribunaux dans une procédure encore en cours. Son long-métrage Un jour de pluie à New York, qui faisait partie de cet accord, n'a pas pu sortir en salles aux Etats-Unis en raison de ce litige, mais devrait sortir prochainement dans des pays européens.

"Hommage aux grands cinéastes" 

Avec ce nouveau film, qui va être tourné jusqu'au 20 août dans la ville basque, le New-Yorkais quatre fois oscarisé entend s'éloigner de ce contexte difficile. Prévue dans les salles pour l'an prochain, ce sera une comédie romantique avec en toile de fond le festival de cinéma de Saint-Sébastien, a-t-il expliqué. Avec à l'affiche Christoph Waltz, Wally Shawn, Gina Gershon, Elena Anaya et Sergi Lopez, ce sera "un grand hommage aux grands réalisateurs et aux grands films qui ont émergé tout au long de l'histoire des festivals de cinéma", a-t-il promis.


La présentation, le 9 juillet, avait d'ailleurs lieu au Kursaal, palais où a lieu chaque année le festival de Saint-Sébastien, majeur dans le monde hispanophone. Le réalisateur de Manhattan et Match Point y avait reçu en 2004 un prix honorifique pour l'ensemble de sa carrière. Selon Woody Allen, les festivals "rendaient toujours hommage à des réalisateurs spéciaux, qui voyaient le cinéma comme une forme d'art" alors "qu'aujourd'hui ils s'inquiètent trop des stars, de la publicité et des aspects commerciaux des films".

Le Pays Basque à l'honneur

Pour l'heure sans titre, ce film sera une nouvelle manifestation de sa passion pour l'Europe, où il a habituellement plus de succès que dans son pays natal. "J'espère, avec optimisme, que ma relation avec les publics européens va continuer et qu'ils continueront de se divertir", a-t-il déclaré. Le film, où ne manqueront pas les paysages de carte postale de Saint-Sébastien comme la plage de la Concha, est produit par le groupe espagnol Mediapro qui avait déjà financé Vicky Cristina Barcelona (2008) et Minuit à Paris (2011).


Le président de Mediapro, Jaume Roures, a martelé qu'il n'était pas là pour "sauver" la carrière de Woody Allen, qui a eu du mal à trouver des financements aux Etats-Unis. "Nous sommes une goutte dans son océan de créativité, de talent et de cinéma (...). Nous ne sauvons pas la vie des génies, les génies se construisent eux-mêmes", a dit M. Roures.

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