Vidéos Mort de Micheline Presle : l'actrice en cinq films inoubliables et une série culte

La grande comédienne, disparue mercredi, avait débuté sa carrière au cinéma dans les années 1930, avant de tourner avec les plus grands noms du cinéma français.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Gérard Philipe and Micheline Presle dans une scène du film "Le Diable au corps". (NANA PRODUCTIONS / SIPA)

Micheline Presle, l'une des actrices françaises les plus populaires des années 1940, décédée mercredi 21 février à l'âge de 101 ans, a su alterner rôles légers et dramatiques. Voici cinq des principaux films dans lesquels elle a tourné et une série célèbre.

1 "La Nuit fantastique" (1942) 

Dans ce film réalisé par Marcel L'Herbier sous l'Occupation, Micheline Presle forme le couple idéal avec Fernand Gravey. Elle incarne une mystérieuse femme habillée en blanc dont rêve toutes les nuits Denis. Obnubilé par ce fantasme, il se détourne de sa compagne et suit cette image, emporté dans un univers onirique.

2 "Boule de suif" (1945) 

Dans ce film de Christian-Jaque, qui adapte la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant, elle remplace Viviane Romance qui refuse d'incarner "une putain patriotique". Le réalisateur enverra Micheline Presle dans les Pyrénées pour prendre du poids pour le rôle.

Elle joue ainsi une prostituée au grand cœur qui sauve, pendant l'occupation prussienne en 1870, les passagers d'une diligence. Elle n'en tirera que du mépris pour tout remerciement. Ce film lancera véritablement sa carrière.

3 "Falbalas" (1945) 

Autre film déterminant pour la carrière de Micheline Presle en cet immédiat après-guerre (même si le film a été tourné sous l'Occupation), Falbalas, de Jacques Becker, à la fois remarquable mélodrame et peinture du monde de la mode parisienne (la production demanda d'ailleurs au couturier Marcel Rochas de créer toutes les robes du film).

Micheline Presle y incarne Micheline Lafaurie, une jeune bourgeoise de province qui arrive à Paris pour préparer son mariage avec un soyeux lyonnais et tombe amoureuse du meilleur ami de son promis. Mais ce denier, un couturier séducteur impénitent (magistral Raymond Rouleau) qui croyait dominer la situation, se fait prendre à son propre piège. Quand le drame psychologique prend le pas sur le marivaudage...

4 "Le Diable au corps" (1947)

C'est elle qui choisit Gérard Philipe comme partenaire dans cette adaptation du roman de Raymond Radiguet. Les deux stars jouent les amours d'un lycéen et d'une infirmière, jeune mariée à un soldat pendant la Première Guerre mondiale. L'adaptation en noir et blanc et en scope par Claude Autant-Lara fait scandale pour incitation "à l'exaltation de l'adultère" et à l'antimilitarisme, avant de devenir un classique. "On aime les personnages, on aime qu'ils s'aiment, on déteste avec eux la guerre et l'acharnement public contre le bonheur", avait défendu Jean Cocteau. 

Micheline Presle est sacrée meilleure actrice aux Victoires du cinéma français, ancêtres des César. Elle reconnaîtra des années plus tard être tombée amoureuse de Gérard Philipe pendant le tournage.

5 "La Religieuse" (1967) 

L'actrice, oubliée après quasiment dix ans aux États-Unis, va connaître un nouveau rebond avec la Nouvelle Vague. Après un grand succès sur les planches dans Qui a peur de Virginia Woolf ?, elle se fait repérer par Jacques Rivette avec qui elle tourne La Religieuse, adapté du roman épistolaire de Diderot. Elle incarne la supérieure d'une jeune novice (Anna Karina), contrainte de prendre le voile.

Le film est censuré en 1966, accusé de "heurter gravement les sentiments et les consciences d'une très large partie de la population". Il sort finalement en 1967 dans cinq salles à Paris, interdit aux moins de 18 ans, ce qui consacre son succès.

6 "Les Saintes chéries" (série, 1965-1971) 

La série télévisée en 39 épisodes, diffusée dès 1965 (et jusqu'en 1970) sur la première chaîne de l'ORTF, se présente comme l'idéal souriant de la France d'avant Mai 68, en noir et blanc puis en couleur. Écrite par Nicole de Buron et réalisée pour la majeure partie par Jean Becker, cette étude de mœurs pleine d'humour présentait, le quotidien et les petits tracas d'Ève et Pierre Lagarde, couple de Parisiens aisés.

La série devint la star des samedis soirs et les époux Lagarde (Daniel Gélin et Micheline Presle) le symbole des Français moyens, au cœur des Trente Glorieuses.

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