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Vidéo Tourner un film au smartphone pour le cinéma, ça change quoi ?

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Le cinéaste américain Steven Soderbergh a réalisé son dernier film, "Paranoïa", qui sort mercredi 11 juillet au cinéma, entièrement à l'iPhone. Il ne tarit pas d'éloges sur cette technique.
Tourner un film à l'iPhone pour le cinéma, ça change quoi ? Le cinéaste américain Steven Soderbergh a réalisé son dernier film, "Paranoïa", qui sort mercredi 11 juillet au cinéma, entièrement à l'iPhone. Il ne tarit pas d'éloges sur cette technique. (FRANCEINFO)
Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions

Le cinéaste américain Steven Soderbergh a réalisé son dernier film, "Paranoïa", qui sort mercredi 11 juillet au cinéma, entièrement avec un smartphone. Il ne tarit pas d'éloges sur cette technique.

Avec Paranoïa, sorti en salles mercredi 11 juillet, Steven Soderbergh signe un thriller claustrophobique, thème classique pour le cinéaste américain, mais entièrement réalisé... avec un smartphone. En l'occurrence un iPhone d'Apple. Porté sur l'expérimentation, le réalisateur de 55 ans estime avoir retrouvé une certaine liberté créatrice en tournant avec un téléphone portable.

Car celui qui a remporté la Palme d'or pour son premier film, Sexe, mensonges et vidéo, en 1989, à seulement 26 ans, cherche depuis longtemps à s'émanciper de la logique des studios. Et au cours de sa carrière, il n'a cessé d'alterner entre des films tournés de façon classique et des œuvres plus expérimentales.

"Une époque fascinante pour faire des films"

En présentant Paranoïa – qui s'appelait encore Unsane – hors compétition en février au festival de Berlin, le quinquagénaire a vanté les mérites de cette nouvelle technique. "C'est une époque fascinante pour faire des films. J'aurais aimé avoir un tel objet quand j'avais 15 ans, s'était-il enthousiasmé à la Berlinale. Ça vous apporte un degré de maîtrise assez gratifiant."

Parmi les avantages évoqués : le gain de temps. Le tournage a été court – deux semaines à peine – et il s'est entouré d'une équipe resserrée, avec un laps de temps réduit entre les répétitions et le moment de filmer. Steven Soderbergh reconnaissait toutefois quelques bémols : les vibrations auxquelles est sensible le téléphone et la profondeur de champ qui doit être retravaillée. Mais dans l'ensemble, il est conquis par cette nouvelle caméra et par la qualité de l'image. "Il fallait que le film soit viscéral. On est tellement habitué à une certaine esthétique (avec les images prises sur téléphone) qu'il y a une intimité entre le spectateur et l'image", disait-il.

"Une révolution industrielle" pour le cinéma

À l'écran, difficile pour un œil profane de deviner que le thriller a été tourné à l'iPhone. Soderbergh n'est toutefois pas le premier à tourner de cette façon. Avant lui, Sean Baker avait filmé la virée de deux transsexuelles dans Tangerine, prix du jury au festival de Deauville en 2015  avec son téléphone, pour des raisons budgétaires.

Bruno Smadja, créateur du Mobile Film Festival, y voit "une analogie avec la Nouvelle Vague". "La Nouvelle Vague est sortie des studios parce qu'on est passé à la caméra 16 mm et qu'elle a permis de tourner à l'épaule et de pouvoir se balader et de tourner différemment", rappelle-t-il. Pour le père de ce festival dédié aux films réalisés avec des téléphones, ce procédé nouveau est "une révolution industrielle". "De nouvelles possibilités sont offertes d'aller filmer d'autres images, dans d'autres conditions, plus facilement et avec des coûts qui sont annihilés". Avis aux (cinéastes) amateurs.

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