: Vidéo Interview de Jessica Chastain, présidente du jury du 20e Festival international du film de Marrakech

Ce dont l’actrice et productrice Jessica Chastain est le plus fière dans sa vie, “c'est d'être parvenue à sortir d'un schéma familial qui durait depuis des années et des années. Je suis la première de ma famille à être allée à l'université et à ne pas avoir eu un enfant à 17 ans”. Élevée par des femmes célibataires, elle est parvenue à “briser” le “cycle dans l’histoire de (sa) famille”. Elle se souvient “très tôt” avoir eu “une idée bien précise de ce qu’(elle voulait) faire” et de veiller à préserver “sa dignité” en toutes circonstances. Défenseuse du droit des femmes, elle n’a pas hésité à prendre la parole pour dénoncer “l’inégalité de traitement” de la réalisatrice ‘Zero Dark Thirty’, Kathryn Bigelow, “en comparaison avec les réalisateurs”. “Si quelqu'un ne veut pas travailler avec moi parce que je m'exprime sur ces choses-là, je m'en fiche. Parce que quelqu'un d'autre voudra travailler avec moi” affirme Jessica Chastain. 

“Il est grand temps que les hommes apprennent le langage des femmes”

Elle ajoute : “Meryl Streep disait que, quand on apprend une langue, on rêve dans cette langue. C'est à ce moment-là qu'on sait qu'on la maîtrise. Les femmes ont appris le langage des hommes. Et on rêve dans le langage des hommes, parce qu'il est partout, dans nos médias, nos films. Et il est grand temps que les hommes apprennent le langage des femmes. Je crois que plus il y aura d'inclusivité dans l'écriture, dans le processus de création d'un film, plus cela contribuera à cet apprentissage”. Pour Jessica Chastain, l’art, et plus spécifiquement le cinéma, ont le pouvoir de réveiller les consciences. “Un film doit être comme une graine qu'on plante et qui vous transforme, altère votre flot de croyances, et change ce que votre vie a été jusque là. Je crois que chaque œuvre d'art devrait provoquer” conclut l’actrice et productrice américaine.