: Vidéo Des salles de cinéma à chez soi, Charlotte Peytour raconte l’évolution de la consommation de cet art
“Voir un film en salle, c'est une expérience qui est avant tout partagée, collectivement. Alors que voir un film chez soi, a priori, c'est plus individualiste comme expérience, mais il subsiste quand même, selon moi, plus de points communs que ce qu'on pense entre les deux expériences”. Pour Charlotte Peytour, les plateformes de streaming n’ont pas que du mauvais puisqu’elles sont parvenues à intégrer le cinéma dans tous les foyers et parfois même, à donner envie à l’utilisateur de se rendre en salle. “Il n'y a absolument pas de dichotomie et de séparation à faire entre ‘le mauvais cinéphile’ qui regarde ses films que chez soi et ‘le bon’ qui se déplace. Il y a des vases communicants qui sont très forts, il y a des courroies de transmission, aussi, entre ces deux expériences qui sont importantes à noter”.
“Un changement d'usage global de la société”
Par le biais de ces plateformes, les utilisateurs tentent de recréer une expérience cinématographique sensible à celle des salles de cinéma, tout en restant chez soi, dans son espace domestique. Celles-ci apportent également un sentiment de liberté, notamment dans la programmation et le choix des œuvres, contrairement au cinéma ou à la télévision. “Le changement majeur de notre époque, c'est le fait qu'aujourd'hui, on pense, en tout cas, avoir le pouvoir quand on est spectateur chez soi et qu'on regarde des plateformes de streaming”. Mais finalement, cette ‘liberté’ ne serait-elle pas une illusion ? “On est complètement dictée par des algorithmes, par nos choix précédents, et finalement, cet aspect de curation et de sélection par une autorité n'existe plus. Tout est placé plus ou moins sur la même échelle”, ajoute Charlotte Peytour.
Si ces plateformes peuvent sembler ne pas rendre honneur à la création de leurs auteurs, elles apportent une nouvelle expérience, plus intimiste avec le film, même de manière physique. “Il y a un auteur qui s'appelle Francesco Casetti qui est un spécialiste en études cinématographiques à l'université de Yale, et il raconte que cette proximité avec l'image qu'on a, quand on regarde, elle crée une bulle, qui, finalement, n'est pas si mauvaise que ça et qui nous invite aussi à avoir une forme de rapport très proche, très intime avec l'écran et donc finalement beaucoup moins impersonnel que dans une grande salle” confie Charlotte Peytour.
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