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"The congress", de Ari Folman ouvre la quinzaine des réalisateurs

C'est le film déroutant d'Ari Folman "The congress" qui a été choisi pour faire l'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs 2013. Le cinéaste israélien était présent avec plusieurs de ses comédiens dont Robin Wright qui y interprète son propre personnage. Quelques instants plus tôt, le "Carrosse d'or" avait été remis à la cinéaste australienne Jane Campion.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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The Congress
 (DR)

Le film s'ouvre sur le visage sans fard de Robin Wright, belle de cette beauté menacée des femmes dans leur quarantaine que ne pardonne pas Hollywood. Robin Wright est Robin Wright, et c'est elle, la comédienne, que le film va suivre dans cette parabole qui traite à la fois du temps qui passe, des dangers de l'illusion et de la tyrannie de l'apparence.

Harvey Keitel et Robin Wright dans "The congress"
 (DR)
Avatar informatique
Lorsque la comédienne se voit offrir la possibilité de ne plus exister professionnellement que par l'exploitation de son avatar informatique, elle commence par refuser. Puis, sous la pression de son agent (toujours impressionnant Harvey Keitel), elle accepte en se souvenant des mauvais choix qui ont en partie obéré sa carrière.
L'une des représentations de Robin Wright dans "The congress"
 (DR)
LSD
C'est alors que le film plonge en apparence dans un délire psychotrope. Devenue son avatar, croit-elle, Robin Wright débarque dans un monde qui tiendrait d'un cauchemar dysneyien sous LSD. L'absorption d'une drogue inventée dans un futur proche permet à chacun de présenter l'apparence qui lui convient et d'imaginer le monde dans lequel il évolue. Robin (ou son avatar?) est alors conviée à un congrès de futurologie. 

La tentation d'un bonheur
L'excellente idée d'Ari Folman dans ce film est d'avoir conjugué personnages réels et animation, non pas comme dans un "Roger Rabbit" où les deux mondes cohabitaient avec un bel effet d'humour, mais successivement. Il y a la réalité et l'"autre côté" de la réalité. Entre les deux, l'usage de la drogue que l'on sniffe depuis une fiole qui libère et asservit d'une seule inspiration.
Robin Wright voyage dans cet imaginaire où a fini par sombrer l'humanité en quelques dizaines d'années. Folman nous donne avec "The congress" sa version de la Matrice, sans technologie, sans combats, sans effets de ralenti. Inspiré d'un roman de l'auteur de science-fiction polonais Stanislas Lem, le film est un petit traité de philosophie très attachant.

Robin Wright avant tout
Cette sensation, cette émotion, viennent avant tout de Robin Wright. La comédienne a su accepter avec humour que le film exploite sa propre histoire de femme, et d'actrice. Le personnage, comme la comédienne, assume sa part d'échec personnel et professionnel. Une position risquée qui donne toute son épaisseur à ce film.

Beau et angoissant
Prenant le risque de surprendre en faisant se succéder des images d'animation, belles, drôles, colorées mais angoissantes, et un réel de plus en plus déprimant Ari Folman a réussi son pari. Il nous perd dans le délire du cartoon pour mieux nous récupérer à la fin du film. Ou plutôt à la fin de la projection car le film continue de vivre en soi bien après le retour à la réalité, la nôtre, celle de la Croisette et de ses fastes pleins de vanité. Mais est-on alors encore dans la réalité ?

Ari Folman accompagné des comédiens de son film dont Robin Wright ouvre la Quinzaine des Réalisateurs

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