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Sous la pression nationaliste hindoue, Bollywood bannit les acteurs pakistanais
La Guilde indienne des producteurs de cinéma s'est engagée à ne plus faire travailler d'acteurs pakistanais comme le réclamaient des extrémistes hindous, dans un contexte de fortes tensions entre l'Inde et le Pakistan. Un accord difficile à accepter pour les cinéastes indiens habitués à faire travailler également des Pakistanais, comme la star Fawad Khan.
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Les tensions entre l'Inde et le Pakistan sont montées d'un cran depuis une attaque meurtrière lancée le mois dernier contre une base militaire indienne, dont la responsabilité est attribuée par l'Inde à des extrémistes pakistanais.
Un accord pour apaiser les esprits
Ces tensions se sont élargies au monde du spectacle. D'un côté, le Pakistan a suspendu toute diffusion de films indiens, de l'autre, les nationalistes hindous en Inde brandissent des menaces de violences contre les cinémas montrant des films avec des acteurs pakistanais à leur générique.C'est dans ce contexte pour le moins tendu qu'a été conclu, le 22 octobre, un accord entre des nationalistes hindous et un représentant de la Guilde indienne des producteurs de cinémaet de télévision. Aux termes de cet accord, la Guilde s'est engagée à s'abstenir dorénavant de faire appel à des acteurs pakistanais. "Dans l'intérêt général, compte-tenu du sentiment des habitants et des soldats du pays tout entier, nous ne travaillerons plus à l'avenir avec des acteurs pakistanais", a déclaré à la presse le président de la guilde Mukesh Bhatt.
Seule exception, le film de Karan Johar avec l'acteur star (pakistanais) Fawad Khan, pourra sortir en Inde
En contre-partie de cet accord, un film de Bollywood dans lequel figure un comédien pakistanais pourra toutefois sortir comme prévu le week-end prochain. Un parti nationaliste hindou avait menacé d'attaquer les cinémas qui diffuseraient ce film d'un réalisateur indien de premier plan, Karan Johar, "Ae Dil Hai Mushkil", dans lequel figure le Pakistanais Fawad Khan, un acteur en général apprécié par les femmes.Karan Johar a également accepté de verser 50 millions de roupies (685.000 euros) à l'armée indienne comme "pénitence". Raj Thackeray, leader du parti d'extrême droite Maharashtra Navnirman Sena, a expliqué qu'en conséquence les appels à la violence visant le film de Karan Johar avaient été suspendus. L'accord a été conclu lors d'une rencontre entre Karan Johar et Raj Thackeray et des représentants de la guilde, sous l'égide du premier ministre de l'Etat de Maharashtra Devendra Fadnavis. Bombay, qui abrite l'industrie de Bollywood, est la la capitale de cet Etat, le Maharashtra.
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