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"White Bird" : drame familial en disparition majeure
Figure emblématique du cinéma américain indépendant, aux films anticonformistes consacrés pour beaucoup à la jeunesse, Greg Araki en est à son 12e long métrage avec "White Bird" et était en compétition à Deauville. Son casting : Shailene Woodley, vue récemment dans "Nos étoiles contraires", Eva Green et Angela Bassett. Araki avait remporté la Queer Palm au Festival de Cannes 2010 pour "Kaboom".
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Temps de lecture : 3min
La note Culturebox
3 / 5 ★★★☆☆
3 / 5 ★★★☆☆
De Greg Araki (Etats-Unis/France), avec : Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni, Shiloh Fernandez - 1h31 - Sortie : 15 octobre 2014
Synopsis : Kat Connors a dix-sept ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu'elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais, peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l'affecter profondément et l'amener à s'interroger sur elle-même et sur les véritables raisons de la disparition de sa mère… Thriller familial
Co-production américano-française, "White Bird" nous vaut de retrouver la troublante Eva Green qui, décidément, fait plus une carrière à l’international que dans l’hexagone. Ce n’est pas faute de talent pourtant, comme le prouve cette dernière prestation dans un rôle ingrat qu’elle endosse à la perfection. Ingrat, car elle interprète une épouse acariâtre qui se refuse à un mari (Christopher Meloni) vu comme un incapable. Une femme au foyer réduite à faire la cuisine, le ménage et les courses. Jusqu’au jour, où elle disparaît sans laisser de trace.
Si le mari est touché par cette absence subite, leur fille unique Kat (Shailene Woodley) n’en semble pas plus affectée que cela. Elle est toutefois travaillée de l’intérieur, dans des rêves récurrents où sa mère apparaît dans des paysages neigeux et glacés. De là part son enquête pour tenter de savoir où est partie sa mère, alors qu’elle entreprend une thérapie avec une psychiatre (Angela Bassett). Curieux parcours, curieux film. Gregg Araki traite du passage de l’adolescence à l’âge adulte avec tact, tout en entretenant un fil conducteur de thriller. Coup de théâtre
Le scénario fonctionne à merveille, le personnage de Kat évoluant avec subtilité, des facettes de sa personnalité se dévoilant au fil de l'histoire. Greg Araki fait également évoluer son intrigue, creusant progressivement les motifs de cette disparition, tout en nous amenant à deviner le fin mot de l’affaire, consciemment, avant de la résoudre. Mais un dernier coup de théâtre ne manquera pas de surprendre le spectateur, là où il ne l’attendait pas.
"White Bird" est une réussite dans son registre et alimente une fois de plus le thème dominant de ce 40e Festival du cinéma américain de Deauville : la famille. Une famille désenchantée, qui confirme le ton de cette édition, où l’Amérique semble sans repère, en doute d’elle-même, et en perte de ses valeurs. Noir, c’est noir. Mais d'un point de vue cinématographique, réjouissant.
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