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"Whiplash" : le prix de l'excellence à Sundance et Deauville
Réalisateur, scénariste et producteur, Damien Chazelle a fait sensation à la Quinzaine des réalisateurs au dernier Festival de Cannes avec "Whiplash" qui remportait le Grand prix à Deauville, après avoir décroché le Grand prix du festival de Sundance. C'est la deuxième fois qu'il traite de la musique dans un des films auxquels il a collaborés, ayant écrit le scénario de "Grand piano" (2013).
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La note Culturebox
5 / 5 ★★★★★
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De Damien Chazelle (Etats-Unis), avec : Miles Teller, J.K. Simmons, Melissa Benoist, Paul Reiser - 1h45 - Sortie : 24 décembre 2014
Synopsis : Andrew, dix-neuf ans, rêve de devenir l'un des meilleurs batteurs de jazz de sa génération. Mais la concurrence est rude au conservatoire de Manhattan où il s'entraîne avec acharnement. Il a pour objectif d'intégrer le fleuron des orchestres, celui que dirige Terence Fletcher, un professeur féroce et intraitable. Lorsque celui-ci le repère enfin, Andrew se lance, sous sa direction, à la recherche de l'excellence et de la perfection, quel qu'en puisse être le prix. Autobiographie
Damien Chazelle a puisé dans son expérience personnelle pour écrire et réaliser "Whiplash", ayant appris par le passé la batterie jazz sous la férule d’un professeur tyrannique, ce que raconte son film. Dégouté par un tel traumatisme, il a raccroché les baguettes et s’est dirigé vers le cinéma. Ce passage important de sa vie lui a toutefois permis de réaliser ce film exceptionnel, salué par un public enthousiaste à l’issue de sa projection à Deauville, avec une standing ovation à tout rompre de plus de cinq minutes. Grand moment de ce 40e festival de Deauville, le film devait remporter le Grand Prix, comme une évidence.
Instrument de musique particulièrement physique, les quatre membres étant mis à contribution dans une performance rythmique, la batterie, et surtout la batterie jazz, réclame une exigence d’attention et d’exécution, un "feeling" à part. En raison de sa quintessence syncopée, ternaire, bien plus complexe que la rythmique binaire du rock. C’est à cette excellence qu’aspire Andrew (Miles Teler) quand il intègre une prestigieuse école de musique new-yorkaise sous la direction de Terrence Fletcher (J. K. Simmons) qui mène l’orchestre de l’institution… à la baguette. Le jeune batteur de 19 ans va connaître sa douleur. Thriller musical
Damien Chazelle ne suit aucunement les arcanes du film musical habituel. Son film relève quasiment du thriller, tant il est plein de suspense dans le parcours de ce jeune musicien enthousiaste confronté à un mentor despotique. A côté de lui le "drill instructor" de "Full Metal Jacket" de Stanley Kubrick passerait pour une ballerine ! Dans le rôle, J. K. Simmons fonctionne à merveille. Par son physique impressionnant, correspondant tout à fait à la personnalité du mentor. Son interprétation passe par une palette d’émotions allant de la flatterie à des colères homériques en passant par la manipulation, non sans sensibilité. Son but est clairement défini : conduire ses élèves à se dépasser.
Humiliation, compétition, jalousie, abnégation, tout y passe. Andrew va y laisser quelques plumes, allant jusqu’à perdre son sang sur l’instrument et dans d’autres circonstances. "Whiplash" tire son titre d’un morceau de jazz central dans le film. Il transmet par sa consonance toute sa violence. Une violence tant physique que psychologique qui va faire se retourner Andrew contre Terrence Fletcher dans un face à face final déconcertant. Un film coup de poing, coup de foudre, coup de gong : à voir absolument !
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