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"Week-end of a champion" de Polanski, le film miraculé sur Jackie Stewart

Documentaire sur le pilote écossais de F1 Jackie Stewart tourné en 1971 lors du Grand Prix de Monaco, "Week-end of a Champion" de Roman Polanski et Franck Simon est un film qui revient de loin. Quasiment jamais montrée, la pellicule a dormi durant 40 ans dans les coffres de Technicolor. Le film sort enfin mercredi en salles, remonté, restauré et enrichi d'un entretien avec le champion en 2013.
Article rédigé par franceinfo - Laure Narlian (avec AFP)
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Le champion de Formule 1 Jackie Stewart dans "Week-end of a Champion" de Roman Polanski.
 (2012 R.P. PRODUCTIONS)
Jackie Stewart en 1971 dans "Week-end of a Champion" de Polanski.
 (2012 R.P. PRODUCTIONS)
Un athlète au look de rock star
Nous sommes en 1971. Roman Polanski, grand amateur de sport automobile, décide de produire un film sur l'un de ses amis, le grand pilote de Formule 1 Jackie Stewart, qu'il a connu en 1967 à Los Angeles sur le tournage de "Rosemary's Baby".

A l'époque, Jackie Stewart est un champion admirable au look de rock star. Un athlète chevelu et plein d'humour au sommet de sa gloire. Il obtiendra son second titre de champion du monde à l'issue de ce Grand Prix.
Dans l'intimité du champion
Roman Polanski, qui sort du tournage de "MacBeth", est épuisé. Il confie les rênes du projet au documentariste Franck Simon. Mais Polanski est là et veille au grain. Surtout, il a un accès privilégié à la star durant trois jours, sur le circuit mais aussi en coulisses, dans l'intimité.

Des essais à la course, en passant par les soirées de détente de Stewart dans sa chambre d'hôtel (y compris en caleçons, shocking !), la caméra suit le coureur pas à pas. Côté circuit, des caméras sont placées à bord du véhicule pour la première fois afin de filmer la course. "Les gens me prenaient pour un fou", se souvient Polanski.

Dans le film, le spectateur est ainsi "embarqué" à bord du bolide aux côtés de Jackie Stewart, qui explique avec force détails comment passer les vitesses selon l'endroit où l'on se trouve sur le circuit.

Deux chances sur trois d'être tué
Lors des retrouvailles filmées en 2013 de Stewart et Polanski, l'ancien coureur, très impliqué à l'époque dans l'amélioration de la sécurité sur les circuits, évoque ces années 70 où la F1 était terriblement meurtrière.

Les images du crash mortel du Français François Cevert, surdoué de la course automobile et coéquipier de Stewart, le rappellent tragiquement. Une époque où les pilotes n'avaient "qu'une chance sur trois de survivre, donc deux sur trois d'être tué", rappelle Stewart. Les images du film en témoignent : sur les bords du circuit, il n'y avait que des bottes de paille, seuls remparts contre la mort.

"La sécurité, c'était le cheval de bataille de Jackie. Le fait qu'il est là, c'est aussi une victoire", se félicite Roman Polanski. "Il y en avait qui étaient des champions mais qui ne sont plus avec nous. C'est aussi grâce à son talent qu'il est avec nous aujourd'hui. Sinon, ce serait un nom sur la liste (de champions morts en course, NDLR) qui était longue à l'époque. Il y a un plan dans le film où (les pilotes) vont serrer la main au prince (Rainier), il y a une petite queue: tous ceux-là, ils sont morts!".

"Week-end of a champion" de Roman Polanski et Franck Simon (1h30) sort en salles mercredi 18 décembre

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