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"Valse pour Monica" : un biopic pour la plus grande chanteuse suédoise de jazz

Très connue dans les pays scandinaves, Monica Zetterlund l'est également à l'international dans les milieux du jazz pour être parvenue à adapter à la langue suédoise des standards, et avoir enregistré un album avec le pianiste Bill Evans en 1964. Icône suédoise de la chanson, elle fut aussi actrice. Le Danois Per Fly lui redonne vie dans un biopic droit dans ses bottes, mais touchant.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Elade Magnason dans "Valse pour Monica" de Per Fly 
 (Chrysalis Films)

De Per Fly (Suède), avec  Edda Magnason, Sverrir Gudnason, Kjell Bergqvist - 1h51 - Sortie : 19 mars 2014

Synopsis : Au début des années 60, Monica, une jeune suédoise déterminée à devenir une icône du jazz, se lance dans la carrière de ses rêves qui la mènera de Stockholm à New York. Elle y côtoiera Miles Davis, Ella Fitzgerald, ou encore Bill Evans, qui adaptera pour elle son immense succès : "Waltz for Debby". "Valse pour Monica" est l'histoire vraie de Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz, qui sacrifia son rôle de mère et sa vie amoureuse à sa quête de consécration.

Une femme libre
C'est la suédoise Edda Magnason qui offre ses traits à Monica Zetterlund. Aucunement comédienne, elle fut choisie pour ses talents de chanteuse, et interprète tous les airs du film, sans démériter une seconde dans son jeu. Pas facile pourtant d'endosser ce rôle d'une jeune femme talentueuse et ambitieuse, qui débuta sa carrière en 1957 pour la poursuivre jusqu'aux années 2000 sans discontinuité, avec une indépendance étonnante et pas mal de bâtons dans les roues.

Le film de Per Fly passe en revue les principales étapes de cette carrière foisonnante, tout en laissant de côté sa participation comme actrice à une vingtaine de films et de séries télévisées qui décuplèrent pourtant sa popularité en Suède. Le cinéaste se restreint à la chanteuse, tout en insistant sur les difficultés que rencontra l'artiste à imposer ses choix auprès d'une famille rigoriste, qui ne l'encouragea guère à cultiver son talent. Le succès aidant, sa prise d'indépendance en quittant le giron familial, et une vie sentimentale chaotique, ne furent pas sans conséquences sur l'équilibre d'une femme naturellement féministe, en avance sur son temps.

"Valse pour Monika" de Per Fly
 (Chrysalis Films)

Zéro point à l'Eurovision
C'est ce caractère foncièrement indépendant qui domine le personnage et lui donne tout son relief. Jusque dans ses choix artistiques, elle dû s'imposer en bataillant bec et ongle contre vents et marées, alors que sa perspicacité s'est à chaque fois vérifiée. Même son échec à l'Eurovision en 1963, où elle recueillera le score catastrophique de zéro point (!) – un camouflet pour la Suède –, lui vaudra à terme un franc succès avec la chanson "En gång i Stockholm", devenue depuis un classique.

Per Fly retrace ce parcours avec tact, en gardant comme fil rouge l'amour contrarié de Monica pour son contrebassiste, des rapports conflictuels avec ses parents et sa relation fluctuante avec sa fille qu'elle élève seule. Edda Magnason a pour elle la beauté de son modèle, parfaitement incarné, mais pas seulement. Sa prestation vocale et dramatique abonde en son sens, notamment au cours de la mauvaise passe que traverse la chanteuse, sombrant dans la dépression et l'alcool. Une case par laquelle passent décidément tous les artistes, donc les biopics. Cette phase ne lui sera toutefois pas fatale. Monica rebondira pour s'accomplir encore plus comme artiste de talent, et comme femme.

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