"Une robe pour Mrs. Harris" : une comédie franco-anglaise dans les coulisses de la haute couture
Isabelle Huppert et Lambert Wilson donnent la réplique à Lesley Manville dans un film dédié au rapprochement entre le Royaume-Unis et la France.
Les films britanniques consacrés aux relations franco-anglaises sont assez rares, pour qu’Une robe pour Mrs. Harris, sur les écrans mercredi 2 novembre, soit marqué d’une pierre blanche. On aurait toutefois préféré plus d’invention dans ce qui se révèle une comédie au ton passéiste, malgré la présence d’Isabelle Huppert et de Lambert Wilson. Située dans le milieu de la Haute-couture à Paris, la maison Dior y est à l'honneur.
Naphtaline
En 1957 à Londres, Ada Harris, veuve d’un mari mort au combat pendant le Seconde Guerre mondiale, est femme de ménage. Quand elle tombe sur une robe Dior d’une de ses riches employeuses elle s’émerveille devant tant de beauté. Cumulant ses économies, un gain au jeu et un rappel de la pension de guerre de son défunt époux, elle décide d’aller à Paris acheter la robe de ses rêves.
Etrange film que cette Robe pour Mrs. Harris qui sent un peu la naphtaline et semble commandité par une diplomatie franco-anglaise régulièrement mise à mal. Mais jusqu'ici tout va bien, ou presque, si ce n’était les préjugés auxquels est confrontée cette femme modeste désireuse de réaliser une folie. Lesley Manville est parfaite dans le rôle de cette rêveuse qui veut bousculer sa vie, mais le film souffre d’une mise en scène convenue.
Archétypes
Le scénario et son traitement font penser à un film d’animation. Une robe pour Mrs. Harris, c’est un peu Ratatouille dans le monde de la haute couture. Comme le raton dans le grand restaurant, Mrs. Harris n’est pas à sa place. Et comme le rongeur bouleversait la gastronomie française, elle sera à l’origine d’une révolution chez Dior. Les personnages sont également des archétypes, la vieille anglaise excentrique (Lesley Manville), la harpie gardienne du temple (Isabelle Huppert), l’aristocrate généreux (Lambert Wilson), la belle ingénue (Alba Baptista) promise au gentil sous-fifre inventif (Lucas Bravo)…
Tout cela fait un peu réchauffé, dans un Paris de carte-postale, tout de même écorché par une grève des éboueurs qui dénonce la malpropreté de la capitale. Le meilleur provient de l’évocation de la maison Dior, ses ouvrières, la reconstitution d’un défilé 1957-58, et les difficultés passagères qu’elle traverse. La tonalité surannée pourrait lui donner un certain charme, mais l’on sent tout de même le manque d’enthousiasme d’un film de commande.
La fiche
Genre : Comédie
Réalisateur : Anthony Fabian
Acteurs : Lesley Manville, Isabelle Huppert, Lambert Wilson, Alba Baptista, Lucas Bravo, EllenThomas
Sortie : 2 novembre 2022
Distributeur : Universal Pictures International France
Synopsis : Dans le Londres de l’après-guerre, Ada Harris gagne sa vie en faisant des ménages. Si elle mène une vie très solitaire depuis le décès de son mari Eddie, porté disparu au combat. Ada n’est pourtant pas du style à se plaindre, ni même s’appesantir sur son sort, et pourtant, elle qui se croyait les pieds bien ancrés dans la réalité, est tout à coup submergée par une vague de rêve et d’émerveillement quand elle découvre une magnifique robe signée DIOR, nonchalamment accrochée dans la chambre d’une de ses riches clientes. Elle se surprend alors à penser qu’une si belle œuvre d’art, si pure, si éthérée ne peut que changer la vie de quiconque la possède.
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