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"Un beau matin" : l'impuissance face à la maladie au centre d'un drame familial lumineux

Léa Seydoux forme avec Pascal Greggory un duo touchant dans le nouveau film de Mia Hansen-Løve. La réalisatrice française y mêle le combat contre une pathologie chronique et la passion d'une liaison interdite dans une double intrigue aux accents autobiographiques, à la fois pleine de mélancolie et d'espoir.

Article rédigé par Anthony Jammot
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Melvil Poupaud, Camille Leban Martins, Léa Seydoux et Pascal Greggory dans le film "Un beau matin", de Mia Hansen-Løve. (Les Films Pelleas)

Pour son huitième long-métrage, Mia Hansen-Løve s'est inspirée de son histoire personnelle et a choisi Léa Seydoux pour interpréter le double d'elle-même : une femme désorientée à la fois par la maladie de son père et par l'arrivée d'un amour complexe dans sa vie. 

Sandra, maman célibataire qui élève seule sa fille, se retrouve impuissante face à la dégradation progressive de l'état de santé de Georg (Pascal Greggory), autrefois professeur de philosophie érudit. Dans cette souffrance partagée, la jeune femme est aidée par Françoise (Nicole Garcia), sa mère pourtant séparée de Georg depuis des années, et par Clément (Melvil Poupaud), un homme marié dont elle va tomber amoureuse. 

Délicatesse et espérance

Cette double intrigue mêlant le drame d'une maladie dégénérative et la passion d'une liaison interdite constitue pour Mia Hansen-Løve "une façon de montrer que la vie peut à certains moments nous confronter à des situations très opposées". "Je ne pourrais jamais faire un film qui irait uniquement vers le côté sombre de la vie", explique la réalisatrice de 41 ans. Et c'est sûrement ce qui frappe le plus le spectateur dans Un beau matin : cette propension à ne jamais devenir pesant, quand bien même il aborde un sujet aussi tragique que la perte irrémédiable d'un proche.

Il y a ce qu'il faut de pudeur pour être touché au coeur par cette relation tendre entre un père qui s'éteint et sa fille qui cherche à raviver la flamme de son existence sans brûler les étapes. Un équilibre délicat incarné par une Léa Seydoux à la retenue parfaite et un Pascal Gregorry sidérant d'abnégation. "Il s'est littéralement effacé pour laisser place au personnage, on oublie Pascal", commentait Mia Hansen-Løve, que nous avons rencontrée lors de la présentation du film à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Derrière son titre qui inspire un réveil joyeux face à un superbe lever de soleil, Un beau matin distille mélancolie et lumière pour nous faire aimer la vie au-delà de la peur de la perdre.

L'affiche du film "Un beau matin", en salle mercredi 5 octobre 2022. (Les films du losange)

La fiche

Genre : drame, romance
Réalisatrice : Mia Hansen-Løve
Acteurs : Léa Seydoux, Pascal Greggory, Nicole Garcia, Melvil Poupaud, Camille Leban Martins.  
Pays : France
Durée : 1h52
Sortie : 5 octobre 2022
Distributeur : Les Films du Losange

Synopsis : Sandra, jeune mère qui élève seule sa fille, rend souvent visite à son père malade, Georg. Alors qu'elle s'engage avec sa famille dans un parcours du combattant pour le faire soigner, Sandra fait la rencontre de Clément, un ami perdu de vue depuis longtemps...

> Lire aussi notre interview de Hansen-Løve

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