"Trance" : Danny Boyle signe un thriller à tiroirs décapant
De Danny Boyle (Grande-Bretagne), avec : James McAvoy, Rosario Dawson, Vincent Cassel , Tuppence Middleton - 1h35 - Sortie : 8 mai
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Synopsis : Commissaire-priseur expert dans les œuvres d’art, Simon se fait le complice du gang de Franck pour voler un tableau d’une valeur de plusieurs millions de dollars. Dans le feu de l’action, Simon reçoit un violent coup sur la tête. À son réveil, il n’a plus aucun souvenir de l’endroit où il a caché le tableau. Ni les menaces ni la torture ne lui feront retrouver la mémoire. Franck engage alors une spécialiste de l’hypnose pour tenter de découvrir la réponse dans les méandres de l’esprit de Simon…
A la vision de « Trance », Danny Boyle mérite vraiment son Oscar du meilleur réalisateur, obtenu en 2009 pour « Slumdog Millionnaire ». En premier lieu, il filme un scénario original, et non une adaptation, écrit au millimètre, bluffant de bout en bout, manipulateur en diable, où chacun des protagonistes manipule l’autre, tant et si bien que l’on ne sait, jusqu’à la résolution, qui manipule qui. Avec à la clé un suspense final époustouflant et spectaculaire : chapeau !
S’il est étonnant de voir deux films cette semaine tourner autour d’une histoire de coma traité par l’hypnose - l’autre étant « l’Hypnotiseur » de Lass Hallström -, aucune hésitation, allez voir « Trance ». Tant l’intrigue est bien agencée, implacable, et filmée de main de maître par un réalisateur qui n’a pas fait du cinéma de genre son pré carré, même s’il s’y est déjà frotté.
Sorcier
James McAvoy, en esthète employé d’une maison de ventes, bien propre sur lui et lunaire, correspond au rôle, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession. Pas forcément avec raison… Rosario Dawson, en hypnotiseur, l’est autant par ses méthodes que sa plastique renversante. Quant à Vincent Cassel, il déploie toute la brutalité et le charme, réclamés par le script, alors que sa stratégie va se retourner contre lui, au terme de nombreux rebondissements bien minutés.
On se laisse prendre sans ambages à ce braquage qui est plus celui de l’esprit de chacun que l’accaparation de la toile de maître - « Le vol des sorcières » de Rembrandt -, au centre de l’intrigue. Danny Boyle maîtrise son sujet et s’amuse à nous manipuler. Un jeu du chat et de la souris auquel on se prête avec complaisance jusqu’au bout : ensorcelant.
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