"Thor - le monde des ténèbres" : le dieu au marteau enfonce le clou
De de Alan Taylor (Etats-Unis), avec : avec Chris Hemsworth, Natalie Portman, Chris Hemsworth, Anthony Hopkins - 1h52 - Sortie : 30 octobre 2013
Synopsis : Thor, fils d'Odin, se bat pour restaurer l’ordre dans le cosmos. Mais une ancienne race remontant aux origines de l'univers, sous la conduite du terrible Malekith - un être assoiffé de vengeance - revient pour répandre les ténèbres. Confronté à un ennemi que même son père et Asgard ne peuvent contrer, Thor doit s’engager dans une aventure, aussi personnelle, au cours de laquelle il va devoir s’allier à son frère et traître Loki pour sauver non seulement son peuple et ceux qui lui sont chers, mais aussi l’univers lui-même.
Après Branagh, c’est Alan Taylor qui s’y colle. Il est principalement réalisateur de série (« Game of throne », « Les Sopranos », « Deseperate House Wiwes »…) et de deux films oubliés. C’est sans doute à une réputation de bon faiseur que l’on a fait appel à lui. Son « Thor » va bien plus loin, la conception artistique du film et son humour dévastateur allant bien au-delà de la réussite du premier film, pourtant réalisé par un metteur en scène aguerri. En émerge une influence, déjà présente chez Branagh, de l’univers visuel de Philippe Druillet (dont Jack Kirby, dessinateur de « Thor », est une inspiration majeure), mais aussi de « Star Wars », dans sa dimension plus science-fictionnelle.
Etonnant de constater comment Marvel est parvenu à régénérer ses super héros au look un rien ringard par le cinéma. Même chose pour Batman d’ailleurs, ou Superman, du concurrent DC Comics. Pour les seconds, la réussite émane de la noirceur appliquée à un stéréotype ; pour les premiers, c’est l’inverse : l’humour, la dérision, totalement assumés fait passer la pilule. Et vu les chiffres, la sauce prend bien. Même si, pour « Thor » deuxième mouture, le scénario repose comme précédemment sur une puissance mystique utilisée comme une arme, subtilisée par une force maléfique. Demeure donc un manque de renouvellement du script, mais aussi garant d’une continuité sérielle.
Fantasy, S-F et humour
« Thor – le monde des ténèbres» est aussi influencé par la vague fantasy, avec son troll de pierre au début du film, et ses guerriers des ténèbres très semblables aux Orques du « Seigneur des anneaux ». Des résurgences cohérentes avec l’univers nordique de Thor, dieu scandinave. Cette mythologie à la sauce Marvel est dans cet épisode enrichie de tout un univers de science-fiction, avec nombre de vaisseaux spatiaux et poursuites dignes de « La Guerre des étoiles ». Une porosité déjà sensible dans « The Avengers ».
Mais ce qui caractérise ce deuxième « Thor », hormis la réelle beauté de sa conception visuelle, c’est son humour. C’était déjà une des qualités du premier opus, mais ici le bouchon est vraiment poussé loin. Plus on avance dans le récit, plus les gags fusent. La tension, monte, monte, monte et paf ! un gag désamorce le drame. Le pompon revient au combat final où une porte spatio-temporelle fait passer d’un monde à l’autre les belligérants et des objets à un rythme effréné avec un humour irrésistible.
Chris Hemsworth en Thor est convaincant dans sa prestation physique, mais malheureusement moins dans la comédie. La vedette revient ainsi à son frère Loki, qu’interprète le génial Tom Hiddleston qui prend visiblement plaisir à ce rôle endossé pour la troisième fois. Natalie Portman fait le boulot et Anthony Hopkins est toujours parfait en Odin. Histoire de famille, de pouvoir et de trahison, « Thor » a vraiment une dimension shakespearienne, auquel cet univers de science-fiction convient parfaitement, traité sur un mode spectaculaire de toute beauté avec un recul humoristique jouissif et jubilatoire.
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