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"Sympathie pour le diable", film choc sur le témoignage du reporter de guerre Paul Marchand lors du siège de Sarajevo

"Sympathie pour le diable", film adapté du récit du reporter de guerre Paul Marchand lors du siège de Sarajevo en1992, est aussi âpre que percutant.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Niels Schneider dans "Sympathie pour le diable" de Guillaume de Fontenay. (Copyright Shayne Laverdière Monkey Pack Films Gofilms)

Adaptation de Sympathie pour le diable (Ed. Stock), récit du reporter de guerre Paul Marchand lors du siège de Sarajevo en 1992, le film traduit la vocation d’un homme au journalisme, avec sa prise de risque et son addiction au danger. Présenté au Festival du film d’histoire de Pessac, lauréat de quatre prix au Festival des correspondants de guerre de Bayeux, Sympathie pour le diable sort en salles le 27 novembre. 

Implacable

Reporter de guerre, sortant du conflit libanais, Paul Marchand débarque en septembre 1992 à Sarajevo, quatre mois après le début du siège qui oppose les forces de Bosnie-Herzégovine et les milices serbes. Sur le terrain, avec un photographe et une journaliste, il s’indigne de l’inaction internationale face à la tragédie. Prenant de plus en plus de risques, il entraîne son équipe dans une spirale infernale, avec la conviction de servir le monde.

Réalisateur, Guillaume de Fontenay ne reconstitue pas Sarajevo, il filme sur place. Il cadre comme un reporter de guerre relaterait ce qu’il voit et entend. Film de terrain, Sympathie pour le diable transcrit la vocation de reporter de guerre dans toute sa complexité, avec ses répercutions psychologiques, addictives et perturbantes. Il s’agit de Sarajevo, mais ce pourrait être Beyrouth, Gaza ou Mogadiscio.

En direct

Le film rappelle Démineurs (Kathryn Bigelow, 2009), sur un soldat chargé de désamorcer les explosifs en Irak, devenu addict à l’adrénaline, et qui néglige sa famille restée en Amérique. Paul Marchand n’avait pas de foyer mais développe les mêmes symptômes. Engagé, il ne pense qu’à informer. Humaniste, il n’en reste pas moins subjectif et prend parti, s'éloignant de son rôle d’observateur, sans pour autant se muer en militant. 

Ella Rumpf, Niels Schneider et Vincent Rottiers dans "Sympathie pour le diable" de Guillaume de Fontenay. (Copyright Shayne Laverdière/Monkey Pack Films/Gofilms)

Paul Marchand est pris dans une fuite en avant. Sa conviction met son équipe en danger et suscite les critiques de ses confrères. Le film ne prend pas parti sur le conflit serbo-bosniaque, même si le journaliste penche du côté serbe. Le sujet c’est lui, son expérience.

Film sans concession et sans complaisance, les moments de violence n’épargnent pas le spectateur. On croirait le réalisateur Guillaume de Fontenay embarqué dans le conflit au côté de Paul Marchand, comme s’il l’avait filmé en 1992.

L'affiche de "Sympathie pour le diable" de Guillaume de Fontenay. (Rezo Films)

La fiche

Genre : Guerre / Drame
Réalisateur : Guillaume de Fontenay
Acteurs : Niels Schneider, Vincent Rottiers, Ella Rumpf,Clément Matayer, 

Pays : France
Durée : 1h40
Sortie : 27 novembre 2019
Distributeur : Rezo Films

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : Sarajevo, novembre 92, sept mois après le début du siège. Le reporter de guerre Paul Marchand nous plonge dans les entrailles d’un conflit fratricide, sous le regard impassible de la communauté internationale. Entre son objectivité journalistique, le sentiment d’impuissance et un certain sens du devoir face à l’horreur, il devra prendre parti. 

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