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"Otages à Entebbe" : retour ambitieux et fidèle sur la prise d'otages de 1976
Avec "Otages à Entebbe", c’est la troisième fois que la prise d’otages des passagers du vol Air France-Tel Aviv-Paris de 1976 est porté à l’écran, après "Victoire à Entebbe" (1976) et "Raid sur Entebbe" (1977), sans compter le documentaire "Vivre ou mourir à Entebbe" (2012). Le réalisateur José Padilha se détache de la seule version militaire pour multiplier les points de vue.
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Récit éclaté
A l’occasion de la projection d’"Otages à Entebbe" au festival de Berlin en février dernier, José Padilha ("Troupes d’élite") avait déclaré avoir "fait énormément de recherches car l’histoire officielle est rapportée du point de vue militaire". Le réalisateur brésilien s’est attaché à raconter cette prise d’otages ayant entrainé un raid spectaculaire de l’armée israélienne, du point de vue des passagers, des membres d’équipage, des politiques israéliens, mais aussi des terroristes, deux Palestiniens et deux militants d’extrême gauche allemands. Le cinéaste s’est, entre autre, attaché à rencontrer des ex-otages encore vivants en Israël.En éclatant le récit, José Padilha met sur la table toute la complexité d’une telle crise, notamment sa gestion par le gouvernement israélien, où le Premier ministre Yitzhak Rabin et le ministre de la Défense Shimon Perez défendaient deux options différentes pour en sortir. La solution retenue fut de faire mine de négocier, allant jusqu’à se plier aux exigences des preneurs d’otages, avant de lancer le raid militaire sur Entebbe (Ouganda), dans la nuit du 3 au 4 juillet 1976, au terme de sept jours de tensions.
Reportage : M. Weber / M. Marini
La France sur la touche
Autre personnage en première ligne : l’ingénieur-mécanicien de l’avion d’Air France, Jacques Lemoine, qui a grandement participé à la protection des passagers en otages. Il a par ailleurs apporté tout son soutien au film. Présent à Berlin lors de sa projection, il indiquait : "Nous étions trois générations à le regarder et notre avis était unanime : ça correspond très bien à ce qui s’est passé". C’est toutefois, la seule référence au rôle de la France dans le film. Les réactions du gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing, alors au pouvoir, même s’il ne participa pas aux "négociations" israéliennes, ne sont pratiquement pas évoquées, alors qu’il s’agissait d’un avion français.Une large part d’"Otages à Entebbe" concerne les preneurs d’otages eux-mêmes, notamment les deux Allemands interprétés par Daniel Brül ("Good Bye Lenin") et Rosamund Pike ("Gone Girl"), avec leurs différends internes, mais aussi dans leurs rapports avec les deux terroristes palestiniens.
Ces divergences éclatent quand il est décidé de libérer tous les otages non Israéliens ou non Juifs, ce qui aboutit à retenir 105 passagers sur les 250. José Padilha parvient à transmettre une vive tension tout le long du film, avec le rythme d’un véritable thriller à ce qui aurait pu se réduire à une reconstitution scolaire. Toutefois, l’idée de mise en scène consistant à ponctuer le film d’une chorégraphie contemporaine, en lien avec l’événement, est un peu artificielle et maladroite.
LA FICHE
Genre : Thriller / Drame
Réalisateur : José Padilhal
Pays : Grande-Bretagne
Acteurs : Daniel Brühl, Rosamund Pike, Eddie Marsan, Lior Ashkenazi, Denis Ménochet
Réalisateur : José Padilhal
Pays : Grande-Bretagne
Acteurs : Daniel Brühl, Rosamund Pike, Eddie Marsan, Lior Ashkenazi, Denis Ménochet
Durée : 1h47
Sortie : 25 avril 2018
Sortie : 25 avril 2018
Synopsis : 1976, un vol Air France de Tel Aviv pour Paris est détourné sur Entebbe, en Ouganda. Les faits qui s'y sont déroulés ont changé le cours de l'histoire.
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