Mostra de Venise : Nicole Kidman, tête d'affiche de "Babygirl", thriller érotique nouvelle génération
L'un des visages les plus marquants d'Hollywood, celui de Nicole Kidman, fait son entrée en compétition ce vendredi 30 août dans un genre classique, mais bousculé ces derniers temps par les luttes féministes, le thriller érotique.
L'actrice d'Eyes Wide Shut sorti en 1999 et Moulin Rouge en 2001 n'a jamais quitté les tapis rouges et multiplie toujours les tournages, au cinéma comme à la télévision. Mais ce Babygirl présenté sur le Lido et dont elle tient le rôle principal, est un projet qui l'a particulièrement marquée, a-t-elle confié au magazine Vanity Fair.
Un tournage "très étrange"
Notamment pour ses scènes de sexe explicites, et pour la relation de confiance qu'elle a pu tisser avec sa réalisatrice, peu connue, la Hollandaise Halina Reijn, 49 ans, dont ce n'est que le troisième film et la première sélection dans un festival majeur. "Dans mes films, j'ai exploré de nombreux thèmes par le prisme de la sexualité", a déclaré Nicole Kidman au magazine. "Je n'ai pas évacué ça ni tenté de prétendre que ça n'existait pas".
Mais le film présenté à Venise passe un cap, et le tourner a été "une sensation très étrange. C'est quelque chose que vous faites et réservez normalement à vos vidéos personnelles. Ce n'est pas destiné à être vu par tout le monde !", a-t-elle confié. Dans Babygirl, l'actrice australo-américaine de 57 ans interprète une cheffe d'entreprise installée dans un mariage avec le directeur d'un théâtre. Ce dernier sera interprété par Antonio Banderas, âgé de 64 ans.
"Insatisfaite sexuellement dans son couple, elle va chercher du réconfort dans un rapport sado-masochiste avec un jeune stagiaire, pour lequel elle risque sa carrière et sa famille", a décrit le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, en présentant le film. Le jeune homme en question est joué par Harris Dickinson, 28 ans, découvert dans la Palme d'or Sans Filtre.
Émergence de nouveaux récits
Liaison Fatale, Basic Instinct, 9 semaines et demi, le genre a fait les belles heures du cinéma des années 1980-1990, mais a pris un coup de vieux dans la foulée du mouvement #MeToo qui a changé les choses, devant comme derrière la caméra. La question de la représentation du sexe au cinéma est devenue brûlante, souvent sous l'impulsion de réalisatrices.
Les histoires du thriller érotique ont commencé à se diversifier, dans la foulée de films comme Portrait de la jeune fille en feu sur le désir et le regard féminin, tout comme les pratiques de tournage, avec le recours désormais systématique aux Etats-Unis aux coordinateurs d'intimité, sur ce film aussi.
Produit par A24, l'un des studios indépendants américains les plus novateurs (Everything Everywhere All At Once, Moonlight, la série Euphoria), Babygirl devrait poursuivre cette évolution. Nicole Kidman a raconté comme le fait de tourner avec une réalisatrice lui avait permis de créer une proximité, tandis que la cinéaste a insisté sur la représentation du plaisir d'un point de vue féminin.
L'an dernier, le Lion d'or avait déjà été attribué à Pauvres Créatures, tourné par Yorgos Lanthimos mais façonné presque à quatre mains avec son actrice Emma Stone, qui y explosait les carcans de la pudeur hollywoodienne en dressant le portrait d'une femme se rendant maître de son plaisir. Et la question est également au cœur du remake du classique de l'érotisme Emmanuelle, signé Audrey Diwan, qui effectuera l'ouverture du Festival de San Sebastian avant sa sortie en France le 25 septembre.
À Venise, la journée sera également marquée par l'arrivée du premier des trois films français en compétition, la dernière chronique amoureuse d'Emmanuel Mouret (Un baiser s'il vous plaît, Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait). Au générique de ce film, intitulé Trois amies, Camille Cottin, l'une des actrices françaises qui a percé à Hollywood, dans le sillage de la série à succès Dix pour cent.
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