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"Monstres Academy" : redoublement inefficace

Nouvelle livraison de l'association des studios Pixar et Disney, cette suite de "Monstres & Cie" (2001) est en fait un prequel (film racontant les aventures antérieures à l'original), où l'on découvre comment Bob, le "bug eyed monster" au petit pied, a rencontré Sulli, le "Big Foot" saurien à poils bleus, lors de leur passage à l'université des monstres pour aguerrir leurs facultés à faire peur...
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Bob, Sulli et leurs amis mettent le feu à la Monstres Academy"
 (The Walt Disney Company France)

Film d'animation de Dan Scanlon (Etats-Unis), avec les voix (VF) de Erix Matayer, Xavier Fagnon, Malik Bentalha, Jamel Debouze, Catherine Deneuve - 1h44 - Sortie : 10 juillet 2013

Synopsis : Même quand il n’était qu’un tout petit monstre, Bob Razowski rêvait déjà de devenir une Terreur. Aujourd’hui, il est enfin en première année à la prestigieuse université Monstres Academy, où sont formées les meilleures Terreurs. Son plan de carrière bien préparé est pourtant menacé par sa rencontre avec James P. Sullivan, dit Sulli, un vrai crack qui a un don naturel pour Terrifier. Aveuglés par leur désir de se prouver l’un à l’autre qu’ils sont imbattables, tous deux finissent par se faire renvoyer de l’université. Pire encore : ils se rendent compte que s’ils veulent que les choses aient une chance de rentrer dans l’ordre, ils vont devoir travailler ensemble, et avec un petit groupe de monstres bizarres et mal assortis…

Joutes répétitives
« Monstres & Cie » demeure un des films les plus appréciés de chez Pixar, sorti au moment où l’animation en images de synthèse s’imposait après la grande réussite de « Toy Story », puis de  « 1001 pattes ». Le studio concoctait encore un scénario inventif et innovant autour de personnages qui s’imposèrent dans l’imaginaire collectif. Normal qu’ils reviennent dans de nouvelles aventures. Il est même étonnant qu’ils ne l’aient pas fait plus tôt, 12 ans séparant les deux films. Surprenant aussi de constater une certaine déception à la vision de « Monstres Academy ».

Dan Scalon signe son premier long-métrage, après un court déduit de « Cars ». Ceci explique peut-être cela, le film s’avérant résolument trop long. Etiré sur une heure trois quarts, « Monstres Academy » aligne les scènes répétitives autour du thème majeur de la compétition entre « élèves » invités à participer à des joutes pour évaluer leur talent à effrayer. Pourquoi pas ? Le problème est que ce qui aurait pu alimenter une partie du film, en constitue le fond, sans se renouveler. D'où l'installation d’une lassitude certaine, une fois le cadre de l’intrigue posé, aucune relance ne venant relever l’ensemble.
"Monstres Academy"
 (Pixar Animation Studios )
Catherine Deneuve en centipède
Le manque de tonus, de rythme, de surprise est fatal pour un film d’animation, où tout est par définition permis, le genre ne connaissant pas de limites dans la projection des idées les plus folles. Question surprise, l’on est d’autant plus déçu que les personnages sont déjà connus, les petits nouveaux ne s’avérant que des déclinaisons plus ou moins attendues. Sauf peut-être la doyenne Hardscrabble, un centipède géant à ailes de chauve-souris, magnifiquement doublée - dans la version française - par Catherine Deneuve, que l’on n’attendait pas là.
"Monstres Academy" de Dan Scalon 
 (The Walt Disney Company France)
Plus d’un film américain s’est consacré à la vie des teenagers au sein des établissements scolaires, notamment lycées et universités. Ce cadre devient même un sujet à part entière, sinon un genre. La compétitivité entre individus, la mise à l’écart de certains au rang de bouc-émissaires, leur prise en charge par d’autres, les amitiés et inimitiés qui en résultent, avec l’apprentissage de la vie comme résultante, constituent le terreau thématique de ces films. « Monstres Academy » ne se démarque pas de ces constances, ne faisant que les projeter dans son environnement préétabli. Parodie alors ? Certes, mais la distanciation, l’irrévérence, la dérision ne sont pas assez prises en compte dans ce qui s’avère un chapelet de conventions.

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