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"Mary et la fleur de la sorcière", nouvelle animation du créateur d'"Arrietty"

Hiromasa Yonebayashi, réalisateur de "Mary et la fleur de la sorcière", avait surpris en 2011 avec "Arrietty et le petit monde des chapardeurs" du Studio Ghibli. Avec son film, il inaugure un nouveau studio d’animation, Ponoc. Cette première production n'y perd pas en valeurs artistiques, mais pèche par son scénario qui ressemblerait à un "pot-pourri" : logique pour une histoire de fleurs...
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Mary et la fleur de la sorcière" de Hiromasa Yonebayashi
 (Ponoc)

Mauvais timing

Inspiré du roman de Mary Stewart "The Little Broomstick" ("Le petit manche à balais", inédit en France), cette écrivaine pour la jeunesse a participé à l’adaptation de son roman au côté d’Hiromasa Yonebayashi. L’histoire d’une fillette apprentie sorcière dans une école de magie qui se retrouve en première ligne pour défendre sa confrérie pris dans la tourmente. Le film arrive malheureusement un peu trop tard. L’on perçoit combien ce roman de 1971 a, depuis, influencé nombre d’œuvres importantes qui y ont puisé thèmes et motifs. Il en émane une impression de déjà vu, alors que Mary Stewart apparaît être à l’origine de cette vague.

On pense à "Kiki la petite sorcière" (2004) de Hayao Miyazaki, avec sa jeune apprentie sorcière montée sur son balais volant. Comme Mary. La grande école de magie d’Endor qu’intègre la fillette renvoie à Poudlar de la saga Harry Potter (inaugurée par J. K. Rowling seulement en 1997). La maîtresse sorcière d’Endor rappelle celle du "Voyage de Chihiro", Yababa/Zemba, en 2001, dont on retrouve l’équivalent dans "Le Château ambulant" (2004) de Miyazaki. Nos chères têtes blondes n’y verront pas forcément que du feu, mais apprécient peut-être de se retrouver en terrain connu. Toutefois, ces récupérations à contre-courant parasitent l’originalité du projet.
"Mary et la fleur de la sorcière" de Hiromasa Yonebayashi
 (Ponoc)

Bons espoirs

Ces réserves n'entravent pas la beauté de "Mary et la fleur de la sorcière", auquel on prend plaisir, dans son esthétique fidèle à l'exigence de l’animation japonaise. Notamment dans ses décors paysagés, reflet d’une exaltation de la nature propre au Japon. Mais on adhère moins au récit, par rapport à un Miyazaki ou Isao Takahata ("Le Tombeau des Lucioles", "Le Conte de la princesse Yamada"). Si l’intrigue est prometteuse – l’initiation d’une fillette par la nature -, son développement est un peu répétitif et attendu.

"Mary et la fleur de la sorcière" reste agréable à l’œil. Ce manga témoigne des difficultés rencontrées par un studio naissant pour la réalisation de son premier film. Hiromasa Yonebayashi semble avoir privilégié les qualités techniques, prépondérantes dans la réalisation d’un film d’animation, pour démontrer un savoir-faire. Mais il néglige la narration d'un sujet fort pour aboutir finalement à une impression de redite. Ses qualités de réalisation n’en laissent pas moins présager un futur prometteur. 
""Mary et la fleur de la sorcière" : l'affiche
 (Diaphana distribution)

LA FICHE

Genre :Animation /  Fantastique
Réalisateur : Hiromasa Yonebayashi
Pays : Japon
Durée : 1h42
Sortie : 21 février 2018

Synopsis : C'est l'été. Mary vient d’emménager chez sa grand-tante dans le village de Manoir Rouge. Dans la forêt voisine, elle découvre une fleur mystérieuse qui ne fleurit qu'une fois tous les 7 ans. On l'appelle la "fleur de la sorcière". Pour une nuit seulement, grâce à la fleur, Mary possèdera des pouvoirs magiques et pourra entrer à Endor, l’école la plus renommée dans le monde de la magie, qui s'élève au-dessus du ciel, au-delà des nuages. Le secret de la fleur de la sorcière se révèlera à elle petit à petit…

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