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"Made in Bangladesh", un film captivant sur la naissance mouvementée d'un syndicat d'ouvrières du textile

L’histoire vraie d’une ouvrière textile de Dacca à l’origine du premier syndicat de femmes au Bangladesh.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Made in Bangladesh" de Rubaiyat Hossain. (Copyright Pyramide Films)

Rare réalisatrice Bengalie, Rubaiyat Hossain poursuit sa thématique féministe inaugurée avec Les Lauriers-roses rouges en traitant de la condition ouvrière des femmes au Bangladesh. Avec 4,5 millions de salariés dans le secteur textile, dont 80% de femmes, les ouvrières sont en première ligne dans une société patriarcale répressive. C'est tout le sujet de Made in Bangladesh qui sort mercredi 4 décembre.

La catastrophe du Rana Plazza

Au Bangladesh, Shimu, 23 ans, est venue de sa province rurale à la capitale Dacca pour travailler dans une des nombreuses usines textiles de la ville. Les conditions de travail son très dures pour un salaire de misère qui fait vivre son couple, ayant été mariée de force à un homme sans emploi. Après un incendie dans l’atelier, Shimu rencontre une journaliste qui lui apprend ses droits, dont la possibilité de créer un syndicat au sein de son usine. Elle va se battre bec et ongle pour créer, avec ses collègues, un syndicat.

Le départ de l’intrigue renvoie à l’effondrement de l’immeuble Rana Plazza qui avait causé la mort de 1 130 ouvrières et ouvriers d’ateliers textiles le 24 avril 2013 à Dacca. La catastrophe avait révélé les conditions de travail inadmissibles des millions de femmes travaillant dans le premier secteur industriel du pays. Il en résultera, de longue lutte, la signature d’une première convention collective avec une entreprise textile de la zone industrielle de Dacca. Made in Bangladesh relate  ce processus par le biais de la fiction mais avec beaucoup de réalisme, des personnages forts et touchants.

Universel

La réalité sociale décrite dans Made in Bangladesh recoupe la prise de conscience féministe qui occupe la une de l’actualité depuis le mouvement MeToo. Le film de Rubaiyat Hossain décrit une société patriarcale millénaire qui, même si des engagements politiques sont inscrits dans la loi, demeurent lettre morte en raison d'usages qui ont la vie dure. Le combat de Shimu dans le film alimente de nombreux rebondissements autour de ses relations houleuses avec sa hiérarchie, ses collègues, son mari ou l’administration.

"Made in Bangladesh" de Rubaiyat Hossain. (Copyright Pyramide Films)

La réussite de Made in Bangladesh est d’exposer une condition féminine qui, mise à mal dans un pays des plus conservateurs, touche à l'universel. Un film qui s'apparente aussi à un thriller, tant son héroïne est fragilisée par les suspicions malveillantes, les menaces dont elle fait l'objet. On en sort à regret, tant on voudrait en savoir plus et la suivre encore. Un film positif et plein d’énergie.

L'affiche de "Made in Bangladesh" de Rubaiyat Hossain. (Pyramide Films)

La fiche

Genre : Drame
Réalisatrice : Rubaiyat Hossain
Acteurs : Rikita Shimu, Novera Rahman, Deepanita Martin

Pays : Bangladesh / France / Danemark / Portugal
Durée : 1h35
Sortie : 4 décembre 2019
Distributeur : Pyramide Films

Synopsis : Shimu, 23 ans, travaille dans une usine textile à Dacca, au Bangladesh. Face à des conditions de travail de plus en plus dures, elle décide avec ses collègues de monter un syndicat, malgré les menaces de la direction et le désaccord de son mari. Ensemble, elles iront jusqu’au bout.

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