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"Les Misérables" : Hugo en gros sabots !
Après "Le Discours d'un Roi", Tom Hooper s'attaque à un immense classique : Les Misérables. Mais, plus que de l'oeuvre originale de Victor Hugo, c'est de la comédie musicale qui triomphe à Londres et à Broadway, que Hooper s'est inspiré. Des stars, des chansons et des décors impressionnants... Les amateurs de kitsch seront comblés ! Sortie ce mercredi 13 février 2013.
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Temps de lecture : 3min
Film américain de Tom Hooper – Avec Hugh Jackman, Russell Crowe, Anne Hathaway, Amanda Seyfried, Sacha Baron Cohen et Eddie Redmayne - Durée : 2h30 – Sortie : 13 Février 2013
Reportage D. Poncet/ R. Morel
Plus tard, en 1832, Cosette, devenue une jeune femme, s'éprend de Marius, un jeune étudiant qui mène la révolte des barricades à Paris. Valjean veille sur l'amour de ce couple en danger... Le premier plan donne immédiatement la mesure. Images de synthèse et centaines de figurants se battent pour trouver leur place sur un écran bien encombré. Épuisés, des bagnards en guenilles tirent sur des cordes pour ramener à quai un énorme navire dont la tempête a rompu les amarres. Dans les embruns, ils trouvent le courage de chanter un "work song" héroïque... On en a plein les yeux et les oreilles. Aucun doute, nous sommes dans une superproduction américaine...
Dans la mesure où on connaît par coeur les ressorts de cette saga, les 2h30 passent lentement, malgré les efforts déployés par des acteurs très impliqués. Tous ont été choisis pour leurs talents conjugués dans le jeu et la chanson. Et de l'impeccable Russel Crowe (Javert) à Anne Hathaway (Fantine), en passant par Hugh Jackman (Valjean), Amanda Seyfried (Cosette) ou Eddie Redmayne (Marius), pas de fausses notes. On est même assez bluffés par leur performance, d'autant que le son a été pris en direct. Et l'apparition de Sacha Baron Cohen en Thénardier rocker et décalé apporte une (toute) petite touche de folie à une production très respectueuse. A moins d'être un fan absolu de la comédie musicale créée au Barbican Theatre de Londres en 1985, toujours programmée aujourd'hui après s'être exportée à Broadway, on n'est pas pas obligé de tomber sous le charme de ces chansons larmoyantes et répétitives, qui, pour certaines, sont devenues des tubes internationaux.
Toute l'équipe de ces "Misérables" sauce US s'est donné beaucoup de mal pour déclencher chez le spectateurs le grand frisson, synonyme de partie gagnée. On aimerait pouvoir dire qu'on l'a ressenti, que l'on s'est laissé emporter par l'émotion... Mais le trait est si épais que l'on frôle l'overdose face à ce déluge de kitsch et de carton-pâte (numérique, certes) sur l'oeuvre d'Hugo. Dommage.
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