Le réalisateur français Jean-Stéphane Sauvaire signe à Hollywood "Black Flies", un thriller new-yorkais, noir et initiatique

Jean-Stéphane Sauvaire sort un premier film américain, un thriller en milieu hospitalier, avec Sean Penn et Tye Sheridan.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sean Penn et Tye Sheridan dans "Black Flies" de Jean-Stéphane Sauvaire. (FILMNATION ENTERTAINMENT)

Adapté du roman 911 de Shannon Burke, inspiré de son expérience d’ambulancier new-yorkais, Black Flies est servi par le beau duo d’acteurs formé par Sean Penn et Tye Sheridan. Le film sera en salle, le 3 avril. Ce thriller était en compétition en 2023 au festival de Cannes. 

Ouverture chaotique


Olie Cross (Tye Sheridan) entre comme novice aux urgences d’un grand hôpital new-yorkais. Il devient le partenaire d’un urgentiste endurci, Gene Rutkovsky (Sean Penn), avec lequel il se confronte à des situations de violences extrêmes. Alternant les victimes de rivalités entre gangs, les alcooliques et toxicos à la dérive, les suicides sordides et autres violences faites aux femmes, Cross met en doute ses convictions d’urgentiste et s'interroge sur le sens de sa vie.

Black Flies s’ouvre sur une séquence nocturne remarquable, où un staff d’ambulanciers new-yorkais intervient sur une scène de crime en pleine rue, à l’issue d'une fusillade entre gangs rivaux.

La bande-son saturée de sirènes, l'arrivée des brancards dans le stress général, les hurlements, soutenus par la montée en puissance de l’ouverture du Ring de Wagner, sur un montage chaotique aux lumières électriques, prend aux tripes. Ce brio technique, de la mise en scène et du montage, ne quittera plus film.

Surcharge émotionnelle


En une séquence, Jean-Stéphane Sauvaire gagne ses galons de metteur en scène talentueux. Il retrouvera de loin en loin cette dextérité dans son art de filmer la rue, et les tensions entre des personnages projetés dans des situations extrêmes. Malheureusement, les éloges s’arrêtent là, en raison d’un scénario qui surcharge les affects. Même si ces scènes emphatiques émanent du roman autobiographique de Shannon Burke, leur enchaînement dans le film engendre une redondance qui alourdit la dramaturgie. Les origines de la vocation de Cross sont également pesantes et la résolution du film n’arrange rien, après trois fins successives pour conclure sur une note enfin positive un film jusqu'ici des plus noirs.

Jean-Stéphane Sauvaire montre bien le lien initiatique qui unit Rutkovsky à Cross, mais c’est la confrontation du novice avec un deuxième ambulancier endurci, cynique, provocateur et violent qu’interprète un Michael Pitt halluciné, qui va prendre le dessus. Tant et si bien que les deux sujets se télescopent sans vraiment s'enchevêtrer. Les rapports entre Cross et sa maîtresse sans lendemain Nancy (Katherine Waterson) manquent également de teneur et viennent un peu comme un cheveu sur la soupe. Au final, Black Flies, vaut plus pour ses qualités techniques qu'émotionnelles, mais ne lâche pas pour autant le spectateur grâce à sa réalisation brillante.

L'affiche de "Black Flies" de Jean-Stéphane Sauvaire (2024). (METROPOLITAN FILMEXPORT)

La fiche

Genre : Thriller / Drame 
Réalisateur : Jean-Stéphane Sauvaire
Acteurs : Sean Penn, Tye Sheridan, Katherine Waterston, Michael Pitt, Mike Tyson
Pays :  Etats-Unis
Durée : 2h00
Sortie : 3 avril 2024
Distributeur : Metropolitan FilmExport

Synopsis : Ollie Cross, jeune ambulancier New-Yorkais, fait équipe avec Rutkovsky, un urgentiste expérimenté. Confronté à une extrême violence, il découvre les risques d'un métier qui chaque jour ébranle ses certitudes sur la vie... et la mort.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.