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"Le Petit Blond de la Casbah" : Alexandre Arcady ou la nostalgie de l’Algérie dans un film familial

Après dix ans d’absence, Alexandre Arcady revient avec un nouveau film sur son enfance algéroise dans les années 1960.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Marie Gillain, Christian Berkel, Léo Campion dans "Le Petit Blond de la Casbah" d'Alexandre Arcady (2023). (DULAC DISTRIBUTION)

L’Algérie et la famille sont au centre des films d’Alexandre Arcady, Le Petit Blond de la Casbah, qui sort mercredi 15 novembre, ne déroge pas à la règle. Le sujet du film repose sur le voyage d’un réalisateur à Alger où il a grandi. C'est un boulevard que s'offre le cinéaste pour évoquer son enfance passée dans une Algérie qui s’apprête à devenir indépendante en 1962. Souvenirs, souvenirs.

Avant et après

Antoine, réalisateur, vient à Alger avec son fils pour y présenter son nouveau film, où il évoque sa jeunesse passée dans la ville blanche. Les promenades font remonter à la surface les souvenirs d’un petit garçon heureux en famille, avec des personnages colorés et des amitiés que menacent les velléités indépendantistes montantes. Les hauts et les bas se succèdent dans la solidarité, alors qu’Antoine, très vite happé par le cinéma, affirme qu’il deviendra plus tard cinéaste.

Antoine, ce "petit blond de la Casbah", c’est évidemment Alexandre Arcady. L’Algérie, les pieds-noirs et la judéité traversent ses films : Ce que le jour doit à la nuit, Là-bas, mon pays, Le Grand Carnaval, Le Grand pardon… S’il a tâté du polar plus d’une fois, Alexandre Arcady témoigne toujours d’une séparation, avec une vie avant et après l’Algérie. Dans Le Petit Blond de la Casbah, il fait ressurgir un temps, un pays, une famille, des amis, avec les yeux d’un enfant. Cette vision en devient idéalisée, et on peut compter sur Arcady pour faire passer le message avec lyrisme. Noter, à ce sujet, la présence d'un Jean Benguigui cabotin en diable dans un rôle travesti en mamie Lisa.

Romanesque solaire

Homme du sud, Alexandre Arcady se donne dans sa mise en scène, et teinte d’un romanesque solaire son chapelet d’anecdotes légères. Les "événements" d'Algérie restent en filigrane, et la famille a décidé de faire avec jusqu'à son départ. Le film tournant autour de la vocation d'Antoine à faire du cinéma, Arcady est sur les pas de The Fabelmans de Steven Spielberg, sur le même sujet. La dominante demeure l’absence de drame, le film baignant dans une lumière blanche à l’image des bâtiments de la capitale algérienne. Si la réalisation évoque le souvenir, le cadre est lui plus sommaire, souvent réduit à un format télé, plan moyen.

Le Petit Blond de la Casbah pourrait être l’introduction d’une saga, une série autour d’une société algérienne en mutation. Mais c’est le regard de l’enfant que privilégie Arcady. Son nouveau film renvoie à son premier opus, Le coup de sirocco (1979), où était évoquée une enfance à Oran dans sa première partie. Le réalisateur semble avoir creusé le sujet de ce coup d’essai, en le déplaçant à Alger avec plus de personnalité, avec le cinéma comme invité. Alexandre Arcady se raconte comme cinéaste et relate une histoire franco-algérienne en privilégiant le divertissement.

L'affiche du "Petit Blond de la Casbah" d'Alexandre Arcady (2023). (DULAC DISTRIBUTION)

La fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Alexandre Arcady
Acteurs : Léo Campion, Marie Gillain, Christian Berkel, Pascal Elbé, Patrick Mille, Françoise Fabian, Michel Boujenah, Jean Benguigui
Pays : France
Durée : 2h06
Sortie : 15 novembre 2023
Distributeur : Dulac Distribution

Synopsis : Un réalisateur de cinéma revient avec son fils à Alger pour présenter son nouveau film qui raconte l’histoire de son enfance et de sa famille dans l’Algérie des années 1960. Le cinéaste se promène dans sa ville natale et, à travers les souvenirs d’un petit garçon pas tout à fait comme les autres, il nous fait revivre les moments de bonheur, de rires et de larmes de son enfance algéroise. C’est tout un univers touchant et une galerie de portraits haut en couleurs que le film ressuscite.

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