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"Le Parfum vert" : Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste dans une comédie d'espionnage entre thriller et BD

Réalisateur du réussi "Alice et le maire", Nicolas Pariser fait encore preuve d'originalité dans un nouveau film qui fait du bien.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste dans "Le Parfum vert" de Nicolas Parisier (2022) (BIZIBI)

Projeté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Le Parfum vert confirme Nicolas Pariser comme un auteur sur lequel on peut compter. Son précédent Alice et le maire réunissait brillamment Fabrice Luchini et Anaïs Demoustier. Essai transformé avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste, dans cette comédie d'espionnage qui sort sur les écrans mercredi 21 décembre.

BD franco-belge


Acteur à la Comédie-Française, Martin (Vincent Lacoste) est témoin de l’empoisonnement sur scène de son partenaire. Alors qu’il tente de comprendre cet assassinat, il devient le suspect numéro un et est la cible d’une mystérieuse organisation lancée à ses trousses. Quand il croise Claire (Sandrine Kiberlain), dessinatrice de BD en mal de projet, celle-ci se lance à ses côtés dans un périple à travers l’Europe pour résoudre l’énigme.

C’est la relecture des albums de Tintin qui a motivé Nicolas Pariser à écrire et à réaliser Le Parfum vert. Mais l’on pense tout autant à Spirou et Fantasio dans les rebondissements et la construction de son film sous la forme d'une course-poursuite à travers l’Europe. Ce n’est ainsi pas un hasard si le film passe par Bruxelles et que le rôle tenu par Sandrine Kiberlain s’appelle Claire, en référence à la "ligne claire" de la BD franco-belge. Avec Vincent Lacoste, le film reforme le couple Belmondo-Françoise Dorléac de L'Homme de Rio, lui-même inspiré de Tintin.

Alfred Hitchcock présente


Cet hommage à la BD est synonyme de légèreté, propice aux aventures policières, ici l'espionnage, sous une forme rocambolesque et élégante. Aussi Nicolas Pariser se réclame-t-il également d'Alfred Hitchcock dans ses héros du quotidien projetés dans des univers inconnus et dangereux. La belle séquence de train se réfère à La Mort aux trousses, alors que le début rappelle L’homme qui en savait trop, tout comme le final à la Comédie-Française évoque le climax du concert au Carnegie-Hall chez Hitchcock. Des références assumées et amusantes qui participent au charme du film, au-delà de l'exercice de style.

Le tandem Sandrine Kiberlain/Vincent Lacoste endosse parfaitement le second degré du film dans leur interprétation amusée d’une relecture de ces canons de la fiction. L'image est cadrée et graphique, le rythme entraînant. Mais au-delà des hommages, Le Parfum vert se suffit à lui-même. Ainsi le film cible-t-il les tendances dictatoriales et antisémites qui prolifèrent aujourd’hui à travers le monde, ce qui lui donne aussi son pesant d’actualité. C'était déjà le cas dans les albums d'Hergé et de Franquin qui s'inspiraient de leur monde contemporain. Le Parfum vert distille une fragrance envoûtante et distrayante qui n’oublie pas d’être intelligent.

L'affiche du "Parfum vert" de Nicolas Parisier (2022). (DIAPHANA DISTRIBUTION)

La fiche

Genre : Comédie policière
Réalisateurs : Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen
Acteurs : Sandrine Kiberlain, Vincent Lacoste, Rüdiger Vogler, Léonie Simaga, Arieh Worthalter, Jenna Thiam
Pays : France 
Durée : 1h41
Sortie : 21 décembre 2022
Distributeur : Diaphana Distribution

Synopsis : En pleine représentation, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin, membre de la troupe témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Aidé par une dessinatrice de bandes dessinées, Claire, il cherchera à élucider ce mystère au cours d'un voyage très mouvementé en Europe.

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