"Le Monde fantastique d'Oz" : le réalisateur de "Spiderman" magicien
De Sam Raimi (Etats-Unis), avec : James Franco, Mila Kunis, Rachel Weisz, Michelle Williams - 2h07 - Sortie : 13 février
Synopsis : Lorsque Oscar Diggs, un petit magicien de cirque sans envergure à la moralité douteuse, est emporté à bord de sa montgolfière depuis le Kansas poussiéreux jusqu’à l’extravagant Pays d’Oz, il y voit la chance de sa vie pour atteindre la fortune et la gloire ! Celles-ci semblent d’autant plus simples à acquérir qu’il peut facilement se faire passer pour le grand magicien dont tout le monde espère la venue. Seules trois sorcières semblent douter de ses compétences. Grâce à ses talents d’illusionniste, à son ingéniosité et à une touche de sorcellerie, Oscar va très vite se retrouver impliqué dans les problèmes qu’affrontent Oz et ses habitants.
Prélude
Aux Etats-Unis, l’œuvre de Baum est une institution. Son monde d’Oz a fait l’objet de treize ouvrages très populaires, que les éditions du Cherche Midi se sont enfin décidées à éditer en français pour la première fois, d’ici à 2016, à raison de quatre volumes par an. Ecrit en 1900, « Le Magicien d’Oz » est adapté au théâtre dès 1902, puis au cinéma en 1908, et compte à ce jour 29 versions cinématographiques s’y référant, y compris une comédie musicale avec Michael Jackson (« The Wiz », 1977, de Sidney Lumet) et un film de science-fiction très atypique de John Boorman, « Zardoz » (1973), avec Sean Connery.
Plutôt qu’une nouvelle adaptation du roman inaugural de L. Frank Baum, ou un remake du chef-d’œuvre de Victor Flemming, « Le Monde fantastique d’Oz » est un prélude à ce classique de la littérature enfantine. Il se penche en effet sur le comment et le pourquoi, le fameux « magicien » est arrivé dans le pays d’Oz, avant la petite Dorothy, emportée de son Texas natal, jusque dans cette contrée merveilleuse peuplée de sorcières, de singes volants, d’arbres vindicatifs, et autres lutins…
Manipulation
Il n’en reste pas moins que Sam Raimi connaît son monde d’Oz par cœur. Comme le film de Flemming, son « Monde fantastique d’Oz » commence en noir et blanc et dans un format 4/3, pour se transformer en couleur et en scope, dès le monde d’Oz atteint. Il reprend également des couleurs éclatantes toutes droit sorties d’un bon vieux Technicolor de l’âge d’or. Ses éléments narratifs empruntent avec grand respect à l’univers de Baum, ses images étant en totale symbiose avec lui.
Le Monde d’Oz, comme celui d’« Alice au pays des merveilles » de Lewis Carroll - dont il est quelque peu l’équivalent américain -, a des prolongements idéologiques puissants. Le sens du « Magicien d’Oz » est entièrement tourné vers une dénonciation de la manipulation politique et de la puissance de l’illusion sur les populations, toutes prêtes, sinon désireuses, à être illusionnées. Raimi reprend bien entendu la signification profonde du conte, dans une mise en scène spectaculaire et distrayante, où grands et petits y trouveront largement leur compte, sinon leur conte.
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