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"Le Choc du futur" : aux origines de la musique Electro dans un film énergique et nostalgique

Musicien, producteur, collaborateur de Nicolas Godin (Air) et d’Helena Noguerra, compositeur de musiques de films, Alain Collin signe son premier long métrage, "Le Choc du futur", sur les prémices de la musique électro dans les seventies.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Alma Jodorowsky dans "Le Choc du futur" de Marc Collin (Copyright MPM Premium)

Alors que l’exposition Electro bat son plein à la Cité de la musique à Paris, Le Choc du futur, premier film du musicien Alain Collin, évoque la découverte de nouveaux sons électroniques au milieu des années 1970. Ils vont être à l’origine d’une approche musicale innovante, exploser dans les années 1990 et ne cessent d’évoluer depuis. Beau sujet singulier dans un film qui ne l’est pas moins.

Ambiance de studio

Alain Collin aurait pu réaliser un documentaire sur un tel sujet. Il opte pour la fiction. En 1978, à Paris, Ana (Alma Jodorowsky) squatte l’appartement d’un ami qui lui sert de studio d’enregistrement. Musicienne, elle compose sur les premiers synthétiseurs. Un ami lui fournit une des premières boîtes à rythme sur le marché. Lors de son expérimentation, une jeune chanteuse débarque et elles composent spontanément ensemble un titre qui se révèle novateur. Une soirée est prévue avec la visite d’un important producteur. Il est peu réceptif à l’innovation, mais Ana sait qu’elle est sur la voie du son du futur… 


Tout le film se déroule pratiquement dans la pièce où Ana expérimente ses instruments. Polarisé sur le son, l'action est logiquement concentrée dans l’espace qui lui est dédié : le studio. Le film n’est pas pour autant claustrophobe, grâce à l’installation d’une ambiance, d’une atmosphère. Le mur électronique et la table de mixage composent un autel, où l’on reconnaît une affiche du groupe allemand Tangerine Dream, une pochette de Brian Eno, des meubles années 1970... réminiscences nostalgiques.

Philippe rebbot dans "Le Choc du futur" de Alain Collin. (Copyright MPM Premium)
Dans ce studio, les visiteurs alimentent la dramaturgie, comme l’impayable Philippe Rebbot, pseudo-agent, à la culture musicale obsolète. 

Alchimie ludique

Le Choc du futur met en scène une compositrice, et non un compositeur. Non par opportunisme ou pour coller au renouvellement récent du discours féministe, mais parce que les femmes ont largement contribué aux recherches musicales électroniques. Alain Collin leur rend hommage dans son générique de fin en les énumérant, parmi elles Wendy Carlos, rare compositrice attitrée de Stanley Kubrick, ou encore de la musique de Tron, premier long métrage en images de synthèse en 1982. 

Bien sûr, ces références peuvent prendre le pas sur une dramaturgie et une temporalité un peu floues. Mais on y trouve son compte. Le Choc du futur relate une aventure ludique, une créativité nouvelle, un enthousiasme partagé. Comme dans toute l’histoire de l’art, l’évolution est liée aux sciences et aux technologies. Mais elle ne se limite pas à cela. Le personnage d’Ana incarne cette alchimie, entre une sensibilité et de nouveaux outils.

L'affiche du film de Alain Collin, "Le Choc du futur" (Premium Films)

La fiche

Genre : Comédie dramatique
Réalisateur : Alain Collin
Acteurs : Alma Jodorowsky, Clara Luciani, Philippe Rebbot

Pays : France
Durée : 1h24
Sortie : 19 juin 2019
Distributeur : Premium Films
Synopsis
 : Paris 1978, dans une industrie musicale à prédominance masculine, Ana utilise de nouvelles machines électroniques pour se faire entendre, créant ainsi un nouveau son qui marquera les décennies à venir : la musique du Futur.

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