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"La Vie invisible d’Euridice Gusmão", mélodrame brésilien flamboyant multi-récompensé

L’adaptation du roman de Martha Bathala, récompensée à Cannes et à Pessac, emballe critiques et public.

Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Carol Duarte dans "La Vie invisible d'Euridice Gusmao" de Karim Aïnouz  (ARP Distribution)

Grand Prix Un certain regard à Cannes, Prix du jury professionnel et étudiant au Festival international du film d'histoire de Pessac, La Vie invisible d’Euridice Gusmão du brésilien Karim Aïnouz, qui sort mercredi 11 décembre, fait l’unanimité de la critique et du public.

Saga modeste

En 1950, à Rio de Janeiro, deux sœurs complices vivent chez leur parents boulangers. Euridice, 18 ans, rêve de devenir pianiste et Guida, 20 ans, s’éprend d’un marin et quitte le foyer. Tentant de revenir suite à sa rupture, Guida est bannie par son père, alors qu’Euridice,elle, vient de se marier. Le père créé un stratagème pour que les deux jeunes filles ne se revoient jamais, mais elles feront tout pour se retrouver. 

Le roman de Martha Bathala (Points/J'ai lu), et désormais le film de Karim Aïnouz, brossent une saga familiale à Rio de Janeiro qui est aussi une traversée de l’histoire brésilienne de 1950 aux années 2010. Contrairement aux conventions du genre, l’action ne se situe pas dans une grande famille (Le Guépard) ou ou sein de la mafia (Le Parrain), mais dans un milieu modeste. Un choix pertinent pour témoigner de la société brésilienne au plus près, notamment lors de la dictature militaire (1964-1985).

Historique et romanesque

Le réalisateur Karim Aïnouz ne se contente pas de poser sa caméra dans un décor reconstitué. Il soigne l'images, avec un dosage subtil des couleurs, dirige avec une grande finesse ses acteurs, dont Carol Duarte (Euridice) et Julia Stockler (Guida) qui méritent une double palme, dans des rôles romanesques d’une beauté poignante.

"La Vie invisible d’Euridice Gusmão" de Karim Aïnouz. (Copyright ARP Distribution)
En récompensant de plusieurs prix La Vie invisible d’Euridice Gusmão, le Festival du film d’histoire de Pessac a souligné la fidélité historique du film. Le Prix Un certain regard à Cannes salue la pate d’un metteur en scène. Cette "vie invisible" est celle des femmes dans les sociétés patriarcales, ici brésiliennes, mais dénoncées partout dans le monde. Autant de composantes que Karim Aïnouz harmonise dans un grand récit aux différents niveaux de lecture, historique et sociétale. Emouvant.

La Vie invisible d'Euridice Gusmão (Affiche)

La Fiche

Genre : Drame
Réalisateur : Karim Aïnouz
Acteurs : Carol Duarte, Julia Stockler, Gregório Duvivier
Pays : Brésil / Allemagne
Durée : 2h20
Sortie : 11 décembre 2019
Distributeur : ARP Sélection

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis : Rio de Janeiro, 1950. Euridice, 18 ans, et Guida, 20 ans, sont deux soeurs inséparables. Elles vivent chez leurs parents et rêvent, l’une d’une carrière de pianiste, l’autre du grand amour. A cause de leur père, les deux soeurs vont devoir construire leurs vies l’une sans l’autre. Séparées, elles prendront en main leur destin, sans jamais renoncer à se retrouver. 

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